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20190114

Qatargate (2013)

Dès le départ, l'attribution de l'organisation de la Coupe du Monde 2022 au Qatar sentait le souffre, le gaz, et le pétrole (voir "Russie 2018 - Qatar 2022 - le triomphe des pétroballons"). En Juin dernier, je me risquais encore à pronostiquer "l'Angleterre ne récupèrera probablement pas "sa" Coupe du Monde 2018, mais je ne serais pas surpris de voir le Qatar perdre l'organisation de l'édition suivante, accordée dans des conditions pour le moins troubles et un calendrier pour le moins accéléré" (voir "La Samaranchisation de la FIFA n'est pas une fatalité").
 
A en croire France Football, les Etats Unis se tiendraient prêts à prendre le relais au cas où. Les States, c''était d'ailleurs le choix de départ pour Blatter et Platini, avant que ce dernier ne se ravise, semble-t-il à la suite de ce fameux diner à l'Elysée lancé à quelques jours du vote par un supporter du PSG ne tenant pas totalement Canal+ dans son coeur.

Parmi les convives de cette sacrée soirée:

  • Tamim bin Hamad al Thani, un sheikh à provisions... et Prince Héritier du Qatar. A ne pas confondre avec sheikh Hamad bin Thamer Al Thani, patron d'Al Jazeera, mais c'est la même famiglia. Peu de temps après le diner, Al Jazeera lance un Canal+ killer qui rafle le gros des droits TV: BeIn Sport.
  • Sébastien Bazin, le représentant de Colony Capital, l'actionnaire principal du PSG qui désespère de vendre ce club de tocards. Peu de temps après le diner, Qatar Sports Investments reprend le PSG pour y claquer quelques centaines de millions, et y place à sa tête Nasser Al Khelaifi, le DG d'Al Jazeera.
  • Notre Platoche national, candidat au job de Blatter à la tête de la FIFA et papa du jeune Laurent Platini. Peu de temps après le diner, Lolo se voit financer par Qatar Sports Investments et Mimi, qui a apporté son vote au Qatar, semble avoir gagné quelques supporters au-delà de ses fédérations européennes. Même pas besoin du peu regretté Mohamed bin Hammam pour mettre de l'huile.
  • Nicolas Sarkozy, candidat à une réelection et au bling bling éternel. Peu de temps après le diner, le Petit Pair des Pipoles n'a pas été réélu, mais il a donné sa première conférence publique grassement rémunérée à Doha, au Qatar.
Et le sport dans tout cela? Il n'en est question que de façon indirecte, à propos du projet de changement de calendrier. Si la compétition se passe en hiver, on évitera les 50 degrés Qataris, mais si on change la donne par rapport au cahier des charges, le Qatar prête le flanc juridiquement à ses concurrents, et les Anglais ne se gèneront pas pour tirer les premiers. Sepp Blatter laisse l'initiative au Qataris, à condition qu'ils se déclarent avant la fin de son mandat.

Personne ne bouge, sauf Michael Garcia, auquel il est demandé de faire toute la lumière mais sans jus et sans alumettes. Seul Jérôme Valcke a évoqué clairement l'"achat" de la compétition, mais dans le cadre d'un e-mail supposé rester confidentiel.

Un landerneau aussi gangréné ne peut être réformé que de l'extérieur. Et ne comptez pas sur les concurrents pour faire le ménage:

- Kaiser Franz Beckenbauer lorgne autant que Platoche sur le poste de Blatter, mais à écouter son lieutenant Karl Heinz Rummenigge parler du Qatar et du changement de calendrier on se doute qu'il ne lèvera pas le petit doigt contre l'Emirat où son Bayern chéri fait ses stages. A se demander comment ils ont obtenu Pep Guardiola, grand ami du Qatar...
- Le successeur de Sarko n'a pas vraiment bouté les Qataris hors de France: François Hollande a dès ses premiers mois à l'Elysée accepté les millions offerts pour les banlieues défavorisées.

...

On ne peut même pas se consoler en regardant de bons vieux matchs: quand il est question de jeu, c'est à propos de paris truqués - 600 rencontres achetées aux dernières nouvelles, aucun continent épargné...

Sinon, il y a toujours le terrain vague du coin, avec des chandails pour signaler les poteaux de buts. 

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Original: "Qatargate" (20130222)

20190113

La Samaranchisation de la FIFA n'est pas une fatalité (2011)

J'évoquais récemment la Samaranchisation de la FIFA, et cette délétère atmosphère de "Fin de règne", mais la surréaliste conférence de presse de Sepp Blatter a probablement définitivement enfoncé le clou.
Dans un numéro de 'tout va très bien madame la marquise' digne du dircom de Khadafi, Blatter s'est tout simplement tiré une balle dans le pied alors forcément, ses petits gris-gris et autres jonglages médiatiques ne peuvent plus convaincre personne. Les mois, sinon les jours, de l'autocrate semblent désormais comptés.

La FA anglaise a tiré la première en annonçant son abstention aux élections présidentielles de la République Bananière de FIFA et en invitant les fédérations responsables à en faire de même à l'occasion du 61e congrès.

Les tops sponsors de la FIFA ont emboité le pas avec retenue : nous attendons une véritable mise au clair de la part d'une organisation supposée garante du beau jeu.

Platoche a refusé de tirer sur l'ambulance et s'évite un "tu quoque mi fili" : c'est gentil de penser à moi mais je ne suis pas candidat. Pour le moment.

Il faut dire que le gouvernement mondial du foot a quelque chose de radioactif ces temps-ci. Tout le monde s'attend à un déballage monstrueux, et je ne suis pas fâché de revoir Andrew Jennings, auteur d'un remarquable réquisitoire contre les 'seigneurs des anneaux' de l'Olympisme il y a deux décennies, rôder dans les parages.

Blatter peut affirmer que le jeu se porte bien en évoquant la récente belle finale Barça-MU, cette compétition relève de l'UEFA de son ancien poulain. Et partout dans le monde, les belles vitrines masquent des coulisses pas très nettes. En Corée du Sud, un second joueur vient de se suicider dans le cadre du scandale des matchs truqués.

L'Angleterre ne récupèrera probablement pas "sa" Coupe du Monde 2018, mais je ne serais pas surpris de voir le Qatar perdre l'organisation de l'édition suivante, accordée dans des conditions pour le moins troubles et un calendrier pour le moins accéléré.

Bin Hammam ne sera probablement pas réhabilité, mais cela n'empêche pas le PSG d'annoncer dans le pire des contextes le rachat de 70% de son capital par le fonds souverain du Qatar (Qatar Investment Authority). Colony Capital conserve 30% du gateau et Sébastien Bazin compte bien enfin réaliser ses rêves immobiliers les plus fous. Le budget du club ne devrait pas s'envoler pour autant : c'est une question de business, pas de sport.

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Original: "La Samaranchisation de la FIFA n'est pas une fatalité" (20110601)

20190112

Fins de règnes (2011)

Il y a encore cinq ans je me serais sans doute contenté de cette agréable finale de Champions League ponctuée de jolis buts : la passe de Xavi pour Pedro, le double une-deux de Rooney - même avec Giggs hors-jeu -, la lucarne de David Villa (de Messi, je retiendrais plutôt que la caguade de Van der Sar ses jolis non-buts comme sur sa mini-Madjer en seconde mi-temps).

Mais cette journée avait des airs de fins de règnes. Pour Sir Alex et ses fidèles grognards Giggs et Scholes, pour les Van der Sar, Park, Evra, Pujol et autres soldats de devoir, mais aussi pour ce Barcelone de feu de Guardiola.

La meilleure équipe du monde a de nouveau conquis un trophée ultramérité en proposant le meilleur jeu du plateau, mais on finirait presque par se lasser de ce jeu de passes courtes trop parfaites entre camarades d'école. Au plus fort de la domination de Manchester par le Barça, les blaugranas donnaient l'impression de marcher, seul le porteur du ballon bougeant. Une optimale économie d'énergie certes, mais il fallait attendre le vrai décalage pour s'enthousiasmer (voir de nouveau figure A : Xavi pour Pedro).

J'adore Barcelone et je suis heureux de ce nouveau triomphe, mais désolé : je préfère le petit grain de folie en plus, celui d'une autre équipe de camarades d'école, les perdants magnifiques de l'Argentine 2006. José Pekerman avait façonné son équipe encore plus directement que Pep Guardiola, pur produit de la maison catalane.

Points communs entre l'Argentine 2006 et le Barcelone d'aujourd'hui ? Javier Mascherano et surtout Lionel Messi, qui ne retrouvera pas de sitôt une bande de compatriotes aussi bien armée pour l'aider à remporter le trophée suprême.

L'autre roi du pétrole sur la planète football, Sepp Blatter, a obtenu le départ de son ancien sponsor et désormais rival Mohamed Bin Hammam. Le patron de la FIFA a été lui-aussi mis en cause dans les sordides affaires de corruption mais son mode de fonctionnement est plus subtil : au lieu de sortir son chéquier, il achète les patrons de fédérations en distribuant généreusement mais en toute transparence l'argent des sponsors.

Blatter aussi paraît en fin de règne. Les successeurs à plus ou moins long terme semblent tout trouvés : Franz Beckenbauer ou de préférence Monsieur Propre, Michel Platini. Songez que même la K-League sud-coréenne a été touchée par un scandale de matchs truqués.

Bien sûr, le Barça peut encore nous surprendre et nous faire rêver. Bien sûr, Sir Alex n'a pas dit son dernier mot (et Javier Hernandez a encore de belles années devant lui). Bien sûr, Sepp Blatter ne quittera pas si facilement sa forteresse zurichoise.

Et bien sûr, je fais un peu la fine bouche. Allez, ce millénaire nous a encore offert une belle finale et du beau jeu.

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Original: "Fins de règnes" (20110529)

Soldes du printemps (2011)

Incroyable : pour une fois, Paris-Saint-Germain n'a pas gaché une occasion en or de revenir dans la course à la Ligue des Champions. Une victoire méritée face au concurrent direct Lyon, et voilà Colony Capital libre de rêver un peu.

Pas un rêve sportif, bien sûr. Tout juste l'espoir de limiter les pertes dans le cadre de la revente du club à un généreux mécène. Qatari, à en croire Luis Fernandez, éternel prétendant à un retour aux rênes du club.

Qatari comme Mohamed Bin Hammam, candidat contre Sepp Blatter à la tête de la FIFA. Ce Grand Vizir marche littéralement sur l'eau ces derniers temps. A mon avis, le Calife des Califes avait généreusement accordé à son pays l'organisation de la Coupe du Monde 2022 (voir "Russie 2018 - Qatar 2022 - le triomphe des pétroballons") pour le remercier de l'avoir débarrassé du Coréen Chung Mong-joon, un rival déclaré. Seulement au passage, Blatter s'est créé un adversaire encore plus redoutable, capable de promettre encore plus de largesses à des fédérations nationales de plus en plus corrompues.

Aux journalistes d'investigation, s'il en reste, de s'intéresser de près à cette lutte au sommet. A défaut de pouvoir le faire depuis l'intérieur (voir "Grant Wahl s'attaque à Sepp Blatter et à la Samaranchisation de la FIFA").

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Original: "Soldes du printemps" (20110418)

Grant Wahl s'attaque à Sepp Blatter et à la Samaranchisation de la FIFA (2011)

Grant Wahl a décidé de présenter sa candidature à la présidence de la FIFA. 

Au-delà de sa propre personne, ce journaliste américain braque les projecteurs sur une organisation pour le moins sclérosée.

Qu'il nous parait loin le temps où l'ambitieux Sepp Blatter, flanqué de sa caution morale Platini, poussait à la retraîte l'indéboulonnable Joao Havelange. Un vent de réforme soufflait alors sur la planète football, le catenaccio sautait, le jeu reprenait ses droits, les petites fédérations percevaient enfin la lumière et les miettes du festin, on allait voir ce que l'on allait voir...

On a vu. Blatter le magicien ne fait plus rire la galerie avec ses petites boules rouges pendant les grands tirages en direct. Il se contente de traire ses généreux sponsors, d'arroser ses grands électeurs, et maintenant de distribuer à la pelle les Coupes du Monde à la République Poutinienne ou au Qatar, grand pays de football s'il en est. Juan Antonio Samaranch n'aurait pas fait mieux.

Personne ne se présente face à ce lutin finissant. Chung Mong-joon a manoeuvré comme un amateur, sabordant à la fois sa position de grand ponte du football international et la candidature Coréenne à l'organisation de l'épreuve suprême.

Grant Wahl n'a bien évidemment aucune chance d'être élu. A peine plus de chance de participer : cela entendrait qu'un président de fédération accepte de défier le Lider Maximo en soutenant ce poulain deux fois plus jeune que le despote finissant, au risque de perdre sa rente à vie.

Quelques mois après les affaires de corruption au sommet de la FIFA, ça sent franchement la fin de règne. Et déjà, les secrétaires de la vénérable vérolée institution suisse se voient califes à la place du calife.

Quel que soit le successeur, sur cette place en or, la manne des sponsors n'est pas près de se tahrir.

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Original: "Grant Wahl s'attaque à Sepp Blatter et à la Samaranchisation de la FIFA" (20110222)

Russie 2018 - Qatar 2022 - le triomphe des pétroballons (2010)

Si la FIFA voulait éviter les polémiques suite aux scandales de corruption de ces derniers jours, elle aurait probablement confié ses Coupes du Monde 2018 et 2022 à d'autres organisateurs que des oligarques russes et des pétromilliardaires qataris.
 
Sur le fond et en dépit de l'embarrassante omniprésence de Vladimir Poutine, je ne suis pas choqué par la victoire russe : il était plus urgent d'arpenter ce pays-continent que de s'embarquer dans une nouvelle aventure bicéphale (Espagne-Portugal, Belgique-Pays-Bas, Darren-Tulett)... et a fortiori cannoniser Sir David Beckham (j'avoue que voir l'Angleterre, objectivement le meilleur candidat, terminer bonne dernière me console un peu de Londres 2012).

Comparé à la couleuvre Pologne-Ukraine de Platini, ce Qatar 2022 me parait mille fois plus difficile à avaler pour Sepp Blatter.

Certes, l'Australie n'avait aucune chance : perdu au bout du monde, ce pays-continent-là truste tous les handicaps). Certes, le Japon a rendu la monnaie de sa pièce à son voisin coréen en s'incrustant dans la compétition. Certes, les USA ont eux aussi organisé très récemment l'épreuve suprême. Certes, le Qatar est une grande nation des media et un grand mécène du sport, situé à mi-chemin des marchés Européens et Asiatiques. 

Mais le pays n'a jamais participé à une phase finale, n'existe sur la planète football que grâce à ses dollars investis dans un Championnat Palm Springs pour stars en pré-retraîte, et s'est engagé sur la compétition sportive la moins écologiquement correcte de l'histoire. 

Par ailleurs, le Qatar compte moins d'un million d'habitants, dont la majorité ne bénéficie même pas de la nationalité - la candidature s'est d'ailleurs appuyée sur deux Qataris bien connus : les Travelers Cheikhs Zinédine Zidane et Christian Karembeu. Pendant la compétition, le touriste sportif constituera de loin la première population du pays. Son séjour se résumera à la visite de quelques dunes, beaucoup de boutiques, et puisqu'il faut tuer le temps deux matchs dans la même journée. Avec un peu de chance, il croisera peut-être un authentique Qatari dans la rue.

Quant aux joueurs, avec un peu de chance, ils croiseront peut-être un authentique Qatari sur le terrain. Car d'ici 2022, vous devez vous attendre à des naturalisations en masse.

Je ne serais d'ailleurs pas surpris d'apprendre que les émissaires chargés de repérer les pays du tiers monde susceptibles de recevoir leurs stades passent en réalité la majeure partie de leur temps à recruter à tour de bras dans les maternelles locales.

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Original: "Russie 2018 - Qatar 2022 - le triomphe des pétroballons" (20101203)

Messi, Messi, Messi, Messi (2010)

L'issue du match ne faisait pas grand mystère : sans Fabregas, Gallas et Arshavin, Arsenal n'avait aucune chance d'inquiéter Barcelone. Et pourtant, l'exploit était réellement à portée de main... mais Lionel a frappé. Quatre fois.
Beau joueur (même si tous les entraîneurs rêvent de ce genre d'excuse pour faire avaler un nouvel échec), Wenger a confirmé que la meilleure équipe l'avait emporté, et que l'Argentin restait le meilleur joueur du monde.

Sur le chemin vers un second Ballon d'Or consécutif pour Messi : l'Inter Milan de José Mourinho, et surtout une Coupe du Monde où l'Argentine semble malheureusement plus avoir à perdre qu'à gagner.

A mes yeux, le vainqueur du jour reste Michel Platini. Une Champions League plus ouverte et joueuse, une Europa League sur de bonnes bases, une réelection garantie les doigts dans le nez... seule ombre au tableau, cet Euro 2012 envoyé dans ses pattes par ses meilleurs ennemis et dont l'organisation bat de l'aile avec le désespoir du goéland emmazouté dans le sillage du chalutier cher à Canto.

Blatter a ses propres croix à porter : on ne peut guère plus lui coller les émeutes raciales en AfSud sur le dos, mais après le drame togolais de l'hiver dernier* l'humeur n'est décidément pas à la fête.

Alors on s'enthousiasme pour une petite souris sud-américaine menant l'orchestre catalan dans un remake de fantasia, avec nos yeux d'enfants scotchés sur nos samedis dessins animés ou nos mercredis coupe d'europe qui alimenteront nos rêves insouciants à l'heure du JT.

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* voir "Not So Happy New Year"

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Original: "Messi, Messi, Messi, Messi" (20100407)

20190111

6+5 (2008)

J'ai de plus en plus de mal à suivre la brouille entre Platini et Blatter sur la question du 6+5 : tous deux sont d'accord sur la nécessité d'imposer une majorité de joueurs sélectionnables dans une équipe professionnelle de football, et si Platini connait son droit international, il devrait aussi savoir que le droit est une matière vivante et évolutive. Or à mon humble avis, et pour reprendre la célèbre réplique "ce n'est pas le locataire du 6e qui est anti-fasciste, c'est le fascisme qui est anti-locataire du 6e", ce n'est pas le 6+5 qui est contraire à la loi européenne, c'est la loi européenne qui est contraire à l'esprit de notre sport

On nous oppose la libre circulation et la libre concurrence, je réponds que la liberté de circulation n'est pas en cause, que le système actuel fausse la concurrence, et qu'il détruit des écosystèmes culturels et économiques.

Enfin, à l'heure où l'on redécouvre à grands frais les limites du capitalisme sauvage, il me semble décalé de pousser le Ricardisme à l'extrême (je ne parle pas de Ricardo, le coach de Monaco mais de David Ricardo, l'économiste) :

  • L'"avantage comparatif" de la France serait de fournir aux championnats les plus riches de jeunes pousses bien formées à bon prix, et de qualifier plus régulièrement son équipe nationale en phases finales de grandes compétitions pour avoir l'honneur de servir de sparring partners à de plus grandes nations de football.
  • L'"avantage comparatif" de l'Angleterre serait d'attirer en Bling Bling League les pétro-dollars de Russie et de Moyen-Orient, de renvoyer les chêvres brouter des pâturages moins verts et plus continentaux, et surtout de ne pas avoir à s'en remettre à un astrologue pour composer son équipe nationale.
  • L'"avantage comparatif" de la Côte d'Ivoire serait de voir ses meilleurs éléments à la une des magazines mondiaux vanter les mérites d'inaccessibles articles de sports Européens fabriqués par des enfants Pakistanais.
En théorie, la règle du 6+5 n'entrave en rien la libre circulation des joueurs : rien n'empêche une grosse écurie de disposer de cinquante poulains représentant une vingtaine de nationalités. Tous sont libres de pratiquer leur sport au quotidien, mais le club ne peut pas tout se permettre en compétition officielle : il y a des limites au nombre de personnes pouvant participer à chaque compétition, et sur un match donné, l'équipe doit présenter au moins la majorité + 1 de joueurs sélectionnables. Les joueurs, dont les neurones sont également libres de circuler librement, acceptent ou non le gentlemen's agreement qui leur est proposé.

Même aux Etats-Unis, antre du libéralisme forcené, des règles comme le salary cap assurent une forme de concurrence équitable entre les équipes et une certaine forme d'équité. Pourquoi le foot européen irait-il encore plus loin alors qu'il ne se fonde pas sur un système de franchises mais sur des clubs ancrés dans des bassins régionaux et culturels, et sur une architecture hautement complexe faisant cohabiter des compétitions nationales à plusieurs niveaux avec relégations et promotions d'une part, des compétitions internationales de clubs dont la participation se détermine en fonction des compétitions nationales et des éditions passées d'autre part, et sur un troisième plan des compétitions internationales opposant des nations entre elles.

Sans nécessairement citer l'exception culturelle, l'Europe soutient des initiatives luttant contre la désertification de régions entières ou la fracture numérique... au non de quelle règle ses pères fondateurs soutiendraient-ils une règlementation qui renforcerait les inégalités ou le sentiment de citoyenneté de seconde zone (je parle du supporter autant que du joueur) ?

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Original: "6+5" (20081202)

20181128

Materazzi - qu'en termes élégants ces choses-là sont dites (2007)

Après un an d'incertitude, la véritable teneur des propos de Marco Materazzi à Zinédine Zidane a enfin été révélée.

Pour rappel, à l'occasion du match de clôture d'une compétition internationale réservée aux jeunes (catégorie moins de 40 ans), l'Italien avait tiré le maillot du Français pour lui signaler que son lacet était défait. En se baissant pour réparer ce problème potentiellement facteur de blessures, Monsieur Zidane avait malencontreusement heurté la poitrine de Monsieur Materazzi, entraînant la chute de ce dernier. N'ayant pas vu l'accident, l'arbitre argentin, Monsieur Horacio Helizondo, avait alors prié monsieur Zidane de retourner aux vestiaires nouer ses lacets avant de recevoir le trophée du meilleur joueur de la compétition.

Cette version de l'accident telle que relatée par Monsieur Sepp Blatter dans son constat diffère sensiblement de celles de Messieurs Zidane et Materazzi : le premier prétend que le second l'a insulté et le second soutient qu'au contraire, il a couvert d'éloges la famille du premier - tous deux confirment la conclusion en coup de boule ayant entraîné la perte du match sans intention de la causer.

Voici donc le texte intégral des propos tenus par l'Italien le 9 Juillet 2006 à Berlin : "votre mère présente des atouts remarquables et soulève d'émoi les hommes qui ont l'honneur de la croiser, mais personnellement je trouve votre soeur encore plus séduisante, d'autant qu'elle pratique un don de soi à des tarifs relativement plus accessibles au commun des mortels".

Attendu qu'il ne perçoit pas toute les subtilités de la langue transalpine en particulier dans ses dialectes les plus tatoués, et nonobstant toute règle de bienséance généralement appliquée sur un terrain de sport, Monsieur Zidane  a choisi le mode de réponse à cette tête à claques la moins salissante pour les mains et la plus économe en consommation d'énergie cérébrale.

Espérons que ces jeunes sauvageons sauront tirer les leçons de ce disgrâcieux épisode pour mieux se comporter dans des matchs de plus haut niveau et au-delà dans leur vie d'adulte.

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Original: Materazzi - qu'en termes élégants ces choses-là sont dites (20070822)

20181126

Brésil 2014 - Chine 2018 - Blatter 2007 (2007)

La FIFA a beau avoir l'habitude de se faire griller la polit(iqu)esse par le CIO, pas question de laisser trainer trop de temps entre les premiers JO à Beijing (2008) et la première Coupe du Monde en Chine.

Le débarquement du barnum footballistique en Asie ne remonte qu'à 2002 et l'Afrique (du Sud) est déjà programmée pour l'édition 2010. Quant à 2014, Sepp Blatter peut difficilement continuer à snober l'AmSud / CONMEBOL, shuntée par l'épreuve reine depuis la rupture du courant alternatif avec l'Europe en 1978*.

Le Brésil, barré du temps de Joao Havelange, fait figure de favori : la terre du futebol patiente depuis plus d'un demi siècle, tuant le temps en glanant quelques couronnes partout où se produit la caravane quadriennale (Europe en 1958, Amérique du Sud en 1970, Amérique Centrale en 1970, Amérique du Nord en 1994 et Asie en 2002), et sauf gros couac, les auriverdes tiennent leur ticket pour 2014.

L'unique concurrent à date, l'Australie, ne devrait guère poser de problème :
  • Elle ne peut pas avoir et le beurre, et l'argent du beurre et la crémière : le pays ne représente plus l'Océanie et l'OFC mais bien la confédération asiatique (AFC), rejointe justement pour faciliter ses qualifications en phases finales. Or douze ans après la Corée et le Japon ça ferait un peu tôt pour l'Asie... et surtout un peu tard pour l'Empire du Milieu, principale cible marketing de la FIFA
  • la masse des téléphages footeux du globe se trouverait sur le mauvais créneau horaire - à moins de faire jouer les matchs au milieu de la nuit, audience désastreuse garantie
  • avec toute la sympathie que j'ai pour les socceroos, une telle promotion du beautiful game dans ce vaste désert dédié au rugueuxdeby relèverait franchement du caritatif
  • même si Ruppert Murdoch cassait sa tirelire, à qui profiterait le crime sur le plan sonnant et trébuchant ? quitte à choisir un autre concurrent de la Chine dans l'AFC, le Moyen Orient offrirait des perspectives bien plus sonnantes et trébuchantes (avec même un croc en jambes définitif pour les juges de ligne de sexe non masculin).
2014 déjà plié, Blatter décide de lancer une pique à l'Europe pour 2018 : pourquoi le vieux continent échapperait-il aux nouvelles lois de l'alternance ? Pourquoi ne serait-ce pas au tour de la CONCACAF ou de l'AFC ? Et pourquoi ne pas réélire, au prochain congrès, le petit suisse qui a le premier offert la Coupe du Monde à l'Asie et à l'Afrique ?

Voilà Michel Platini sommé de voler au secours de l'Angleterre, représentante éminente de l'UEFA d'en haut mais candidate déclarée à l'organisation de la Coupe du Monde 2018. En décidant de jouer du violon auprès des parents pauvres de son ONU du football pour sa réélection de fin d'année, son mentor le soumet à un crash test pour vieux briscard de la politique dont il se serait bien passé...

* Eh oui, rien à se mettre sous la dent depuis le tango des généraux argentins ! La Colombie avait pourtant obtenu l'organisation de la Coupe du Monde 1986, mais pour jeter l'éponge en 1983. Le Mexique avait alors récupéré le bébé et avec lui la CONCACAF, organisatrice de la livrée 1994 (pour rappel, un habile coup de pouce au soccer US et à ses mécènes - cf histoire de la MLS et du football aux States).

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Original: Brésil 2014 - Chine 2018 - Blatter 2007 (20070228)

Beckenbauer tacle Platini (2007)

Si Franz Beckenbauer a un jour symbolisé l'élégance, ça s'est toujours limité aux terrains de jeu. Expert en piques vachardes, le Kaizer n'a pas attendu de ressembler à Armani pour tailler des costards à ses ennemis, c'est à dire à toute personne susceptible de mettre en doute sa supériorité ou pire encore, de lui faire de l'ombre.

Franz n'aime pas les autres grands joueurs. Surtout Cruyff et Platini, qui ont gagné le 3e Ballon d'Or que, à ses yeux, seul lui méritait réellement. Et puis ces deux joueurs sont de vrais créateurs et de vrais amoureux du jeu, qui n'hésitent pas à l'ouvrir quand il le faut.
Etrangement, on voit moins souvent le beau Franz attaquer les adversaires du beau jeu que défendre les intérêts financiers de son Bayern chéri ou du G14.

Et puis le Grand Franz s'est totalement dégonflé au moment d'affronter le petit Michel à la course à la présidence de l'UEFA.

Pourtant, le vieux Lennart lui avait sérieusement mâché le travail, allant même jusqu'à décaler les élections d'un an pour que le Kaizer puisse se présenter tout auréolé de l'organisation de SA Coupe du Monde.

Beckenbauer a bien réussi son organisation mais pas gagné la Coupe du Monde. Platini, à l'inverse, l'aura gagné en qualité d'organisateur mais jamais en tant que joueur, ni en tant que sélectionneur. Or c'est sur le terrain de la politique que Franz vient de l'attaquer : Platini est trop impatient, trop jeune, trop tendre, il fallait attendre au lieu d'affronter Johansson...

Autant Sepp Blatter avait soutenu subtilement Platini en vantant ses qualités, autant Franz Beckenbauer vient de soutenir lourdement Johansson en dénigrant son adversaire.

Décidément, le grand Franz ne cesse de montrer toute sa petitesse*.

* souviens-toi l'hiver dernier, cher lecteur (cf "Happy new Beckenbauyear ? Forza Michele !" - 20060104)

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Original: Beckenbauer tacle Platini (20070124)

20171211

Pays-Bas, pays des bassesses (2006)

Les Pays-Bas avaient déjà dévoilé une partie de leur potentiel destructeur contre la Côte d'Ivoire*, ils ont livré hier le fond de leur pensée : les créateurs n'ont pas le droit d'exister, ils doivent être détruits et si l'arbitrage montre le moindre signe de faiblesse, tout est permis. 

Même ceux qui savent jouer au football se sont contentés de jouer la comédie : je ne regrette pas la disparition de Robben ou Van Bommel de la compétition compte tenu du spectacle de pantomime qu'ils ont offert aux caméras en marge de ce Festival de brisage de Cannes. Je suis simplement triste de voir Marco Van Basten associé à cette lamentable équipe, une fois de plus** l'orange la plus fade de ces vingt dernières années.

Dans la catégorie bas pays mais dans un style différent, l'Angleterre a comme prévu** fini par vaincre sans convaincre des marathoniens équatoriens incapables d'accélérer le jeu mais opposés à une équipe si faible que même en marchant ils parvenaient à créer la panique à chaque incursion dans la moitié de terrain adverse.

Cette édition 2006, pourtant partie sur de bonnes bases, dévoile son vrai visage sur les quatre premiers matchs de sa phase de coupe : deux matchs pourris par un arbitrage si médiocre que même le Président de la FIFA Sepp Blatter doit concéder un carton jaune à l'arbitre, deux pléiades de grands joueurs incapables de se libérer face à des adversaires pourtant à leur portée, aucun beau match et en guise de beau joueur un goret aux oreilles décollées beuglant à longueur de match sur l'un des rares arbitres assistants à la hauteur de l'événement. Le nouveau Pelé, ce Wayne Rooney ? Je dirais plutôt Gronaldo bis : pas agréable à voir jouer sauf quand il laisse parler ses seuls pieds. Tout cela n'incite guère à garder la télé allumée.

Les seules bonnes nouvelles de la journée d'hier ? Le Portugal a fini par passer (sans ses artistes) et la France est toujours qualifiée (avec ses artistes).

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Bons points : Giovanni Van Bronckhorst (NED - bien qu'expulsé, l'un des moins violents néerlandais hier - je veux surtout retenir la touchante discussion des bannis en fin de match avec son ami Deco) - Luis Miguel Brito Garcia Monteiro (POR - Robben n'a pas vu le jour, sauf quand emporté par son état de grâce en fin de match, Miguel cherchait le 2-0 dans un utopique exploit personnel) - Neicer Reasco Yano (ECU - encore lui) - Ashley Cole (ENG - avec son homonyme, aura été pour beaucoup dans le détonant flanc gauche de cette pitoyable équipe anglaise)
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* cf mauvais points in "Dimanche, je signe pour le nul" (20060617)
** cf blogule d'hier



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Original: Pays-Bas, pays des bassesses (20060626)

20171205

Racisme - coup de maître de la FIFA (2006)

Sous la pression constante du G14 (cf le cas Abdelmajid Oulmers et autres querelles à dix balles / Abidal), la FIFA réplique sur le meilleur des terrains : le racisme peut être écarté des stades si les présidents de clubs le veulent réellement.

En faisant clairement porter le chapeau aux clubs, sévèrement sanctionnés en cas de dérapages dans les tribunes, Sepp Blatter met fin à l'(inter)minable séquence de passe à dix entre présidents, groupes de supporters, gestionnaires de stades et policiers.


Jusqu'à présent, les seules victimes étaient le football et les joueurs subissant les attaques racistes ; autant de quantités négligeables pour les argentiers court-termistes du milieu. A partir du moment où le club risque gros, il se voit obligé de procéder au nettoyage, mais en échange de ce devoir, légitimé dans le rôle du pilote. Aux vrais supporters de donner leur coup de main en jouant la carte / charte de la déonthologie.


J'ai envie de voir dans les stades d'autres gestes techniques que les saluts fascistes de Paolo di Canio, les saluts nazis du Parc, les cris de singes, ou l'exposition de croix gammées et autres portraits du Duce. J'ai envie de voir Henri, Eto'o, Zoro et Thuram sourire sur les terrains. J'ai envie de voir du sport et du jeu. Est-ce trop demander ?


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Original: Racisme - coup de maître de la FIFA (20060321)

20171130

Hymne à l'amour des hymnes (2005)

Sepp Blatter a raison de réagir vivement à la détestable fondue turque de la semaine dernière (je dis fondue car les Suisses ont eux aussi apporté quelques ingrédients). En revanche, sa suggestion de supprimer les hymnes nationaux d'avant match me semble suicidaire.


Oui, l'hymne cristallise le chauvinisme et exacerbe l'identité nationale, avec tout ce qui peut aller avec ce genre de sentiments.

Mais cette tradition apporte bien plus : un espace d'écoute et de respect de l'autre avant la rencontre. Que ce soit à domicile ou à l'extérieur, les deux équipes sont à égalité. La Grande Allemagne comme l'immense Trinité et Tobago n'auront peut-être pas le même temps de jeu sur le terrain, ils auront eu le même temps de jeu par les fanfares. Un élément important de la culture de l'autre est assimilé. Avouons-le, au lieu de siffler l'hymne de l'autre, nous nous surprenons bien plus souvent à le sifflotter, voire pourquoi pas à l'entonner en choeur quand nous l'apprécions.

L'hymne "neutre" à la Champions' League n'apporte rien d'autre qu'un packaging plus attrayant au produit estampillé UEFA. Ce n'est pas de la NBA ou d'équipes de club qu'il est question mais d'une dimension à part dans le jeu, ces parenthèses dans la saison, ces moments où l'on ne représente pas son employeur mais son pays. L'hymne national marque le caractère à part dans le sport, que ce soit dans le foot, le rugby ou le tennis. Le supprimer, ce n'est pas écarter les fauves mais au contraire faire redescendre le foot dans l'arène.

En militant contre les hymnes, Blatter se tire une balle dans le pied et fait même le jeu du G14. Il serait plus inspiré de défendre ces instants de... neutralité, oui, et d'égalité. En les faisant respecter. Car le non respect d'un hymne est aussi nul que le non respect d'une minute de silence ou le non respect des consignes de sécurité en balançant un fumigène sur le terrain. Il doit être puni en conséquence.

Et sur un plan plus franco-français, je pense qu'il ne serait pas idiot de réécrire les paroles de La Marseillaise pour faire honneur à des valeurs plus positives de la république et pour faire honneur à la musique. Qu'un son pur abreuve nos microsillons.

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Original: Hymne à l'amour des hymnes (20051123)