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20190112

Exclusif : une nouvelle affaire de quotas à la FFF (2011)

Le scandale des quotas raciaux au sein de la Fédération Française de Football à peine dévoilé, de nouvelles révélations confirment l'existence d'un autre système de quotas encouragé au plus haut niveau du football national, comme le démontrent ces extraits de notre interview exclusive avec Fernand Duchaussoy, président de la FFF : 

- "Nous ne pouvons tout simplement pas tolérer la présence de nouveaux Lilian Thuram en sélection. Il en va de notre identité même, en tant que Français et en tant que footballeurs. Thierry Henry déjà était limite-limite, mais même Yoann Gourcuff me paraît suspect... du côté de son père, si vous voyez ce que je veux dire."

- "Les Gourcuff ? Pourtant, on ne peut pas faire plus Breton pur beurre !"

- "Je ne vous parle pas de ça : les origines ethniques font déjà l'objet de quotas assez bien cadrés à la DTN, et c'est de neurones qu'il est question désormais."

- "...?!?"

- "Oui. Et sur ce plan là, croyez-moi, un Ribéry ne commet aucun délit de sale gueule : avec son Q.I. de poisson rouge il nous assure une moyenne acceptable quels que soient ses partenaires retenus par le sélectionneur. Franchement, Knysna a démontré de façon éclatante l'efficacité de notre DTN : en créant des athlètes assistés dès leur plus jeune âge nous optimisons nos chances de recruter les cerveaux les moins développés. Aucun risque qu'un Nicolas Anelka passe au travers des mailles de notre service de Détection des Tarés Notoires. J'espère que François Blaquart, lui-même un cas, pourra bientôt reprendre son oeuvre de salut public à la tête de cette DTN."

- "Mais vous êtes ignoble !"

- "Je dirais plutôt réaliste : on veut des joueurs intelligents avec leurs pieds, pas des militants avec une conscience. Bon. Je ne dis pas pour autant que tout est parfait, tenez : à Knysna, nos sujets inconscients ont fait plus de dégats que des objecteurs de conscience. On n'avait pas compté avec l'esprit de corps, un phénomène commun chez d'autres organismes monocellulaires... Faut croire que l'ami Raymond a peut être dépassé nos prescriptions pour sa campagne sudafricaine. En 2006, ça n'avait pas trop mal tenu jusqu'à ce coup de boule en finale, un excès de zèle sans doute... Ah Zizou, c'était vraiment le joueur idéal : brillantissime balle au pied, mais pas du genre à élever les neurones en batterie. C'est avec sa tête qu'il a gagné une Coupe du Monde et perdu deux ballons d'or, mais uniquement en s'en servant pour frapper le cuir (plus ou moins chevelu)."

- "Et Laurent Blanc collabore avec vous sur ce projet abject ?"

- "Vous pensez bien que non. Trop intelligent et intègre, Le Président."

- "En attendant, il vous a suivi sur les quotas ethniques, non ?"

- "Il ne faut pas confondre : Lolo est pour la diversité et la laïcité au sein de la sélection. C'est pour cela qu'il ne retient plus les intégristes ni les scientologues, or il se trouve qu'il y a corrélation avec certains groupes."

- "Des intégristes et des scientologues chez les Bleus ?"

- "On parlait de Breton tout à l'heure, eh bien l'un d'entre eux - dont je tairai le nom pour éviter de perdre la ligue de bretagne au profit de Nono Le Graët aux prochaines élections - l'un d'entre eux, donc, refusait de manger son petit déjeuner sous prétexte que les kouign amanns n'avaient pas été consacrés au beurre de Missel. D'autres sont plus sélectifs : ils refusent de consommer du porc, mais pas de la chair fraîche... Quant aux scientologues, ils sont faciles à reconnaître : ce sont ceux qui rackettent les copains à la mi-temps, et qui sautent sur les sofas même quand il n'y a pas but."

L'existence officielle de ces nouveaux quotas reste à valider sur l'ensemble de la chaîne, mais il y a plusieurs décennies, le journaliste d'investigation Pierre Desproges n'avait-il pas déjà levé un lièvre comparable dans le milieu (pour rappel : à propos des "commentateurs de matchs de football, dont le quotient intellectuel n'atteint qu'exceptionnellement le chiffre de la température anale") ?

A notre humble avis, le mal est bien plus profond encore : la connerie endémique au football français aurait depuis un moment affecté ses instances dirigeantes, et ce Fernand Duchaussoy semble s'inscrire dans la "grande" tradition des Jean Fournet-Fayard et autres Jean-Pierre Escalettes.

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Original: "Exclusif : une nouvelle affaire de quotas à la FFF" (20110503)

20190109

Si vous avez raté la fin (2008)

L'Espagne se décide enfin a assumer son role de favori et a bien jouer une grande compétition de bout en bout. Du haut de sa tribune, Platini a dû apprécier : cette équipe n'a pas grand chose à voir avec sa tâcheronne de devancière de 1984. 

Tant mieux pour le jeu... et tant pis pour mes pronostics d'avant Euro*: d'apres mon scenario l'Espagne faisait bien 0-0 en quarts contre l'Italie mais perdait aux tirs au buts 2-3 au lieu de l'emporter 4-2. L'Italie n'a donc pas pu perdre en demis contre la Russie et si l'Allemagne s'est inclinée en finale, ce n'était pas contre la bande a Hiddink.

Pour le reste, pas brillant : j'avais à peu près vu venir les victoires de l'Allemagne et de la Russie en quarts, mais pas du tout le Turquie-Croatie.

Pire encore : pour sa sortie, Thuram nous a préparé une autre surprise que celle que j'avais prévue.***

* cf "Si vous avez manqué le début " (20080531)
 

** 2-1 au lieu de 3-2 contre le Portugal pour les premiers, 3-1 contre les Pays Bas au lieu de 2-0 contre les Bleus pour les Russes
 

*** cf "Lilian a un coeur gros comme ça" (20080627)

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Original: "Si vous avez raté la fin" (20080630)

Lilian a un coeur gros comme ça (2008)

Thuram devait annoncer l'officialisation de sa signature au PSG aujourd'hui. 

L'âme des Bleus a préféré nous révéler que son coeur avait une faiblesse.

Une de plus me direz-vous, mais celle-ci est réelle. Pas un nouveau signe de compassion, mais une connerie de maladie qui peut tuer, et qui a d'ailleurs déjà endeuillé sa famille.

Je n'étais pas très chaud pour que Thuram rejoigne le PSG parce qu'à mes yeux il ne représentait pas vraiment l'avenir du club.* Je lui donnais encore de belles années à jouer au plus haut niveau en prenant et en donnant un maximum de plaisir, mais Paris n'était vraiment pas un challenge à son niveau, ni le genre de club où on prend du plaisir ces derniers temps. Surtout avec un président qui se focalise sur un transfert : le sien, au sens psychanalytique du terme (ne nous y trompons pas, Charles Villeneuve ne pense qu'à sa pomme et à prouver que non, il n'est pas dépassé par la limite d'âge**).

Thu-Thu devra probablement se résoudre à renoncer à rejouer en pro. Et même à ses rêves de préretraîte avec l'équipe de Guadeloupe. Heureusement pour lui, il devra aussi renoncer à jouer pour le PSG.

Sur le terrain tout du moins. Car ce grand seigneur constituera une recrue inespérée pour n'importe quel groupe en manque de coeur.

* cf "Es-tu prêt à souffrir ?" (20080530)

** ce qui est d'ailleurs vrai. mais CV est surtout dépassé par la limite de ses connaissances en football et là c'est beaucoup plus grave docteur.

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Original: "Lilian a un coeur gros comme ça" (20080627)

Si vous avez manqué le début (2008)

En attendant le coup d'envoi de l'Euro 2008, je vous propose d'en découvrir en exclusivité les résultats. On notera la razzia russe, le triomphe d'Hiddink, la confirmation du retour en forme de l'Allemagne, et le CSC de Thuram. 

Pour rappel : Tutu a voulu élébrer sa dernière sélection en donnant un coup de boule à Arshavine, mais a catapulté par erreur le ballon dans les filets de Lloris appelé en renfort suite à la blessure de Frey (au grand désespoir de Landreau) :

Groupe A
SUI-CZE 0-2
POR-TUR 2-1
CZE-POR 1-1
SUI-TUR 1-0
SUI-POR 0-0
TUR-CZE 1-3
CZE 7 - POR 5 - SUI 4 - TUR 0


Groupe B
AUT-CRO 2-1
DEU-POL 5-0
CRO-DEU 1-2
AUT-POL 2-2
AUT-DEU 1-1
POL-CRO 3-3
DEU 7 - AUT 5 - POL 2 - CRO 1


Groupe C
ROM-FRA 0-1
NED-ITA 1-1
ITA-ROM 3-1
NED-FRA 2-2
FRA-ITA 1-1
NED-ROM 1-1
ITA 5+2 - FRA 5+1 - NED 3 - ROM 1


Groupe D
ESP-RUS 1-2
GRE-SVE 0-1
SVE-ESP 1-1
GRE-RUS 0-4
RUS-SVE 2-0
GRE-ESP 0-2
RUS 9 - ESP 4+1 - SVE 4-1 - GRE 0


Quarts
CZE-AUT 3-0
DEU-POR 2-1
ITA-ESP 0-0 ap 3-2 tab
RUS-FRA 2-0


Demis
CZE-DEU 1-1 4-5 tab
ITA-RUS 0-2


Finale
DEU-RUS 0-3


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Original: "Si vous avez manqué le début" (20080531)

Es-tu prêt à souffrir ? (2008)

C'est la question posée par Arsène Wenger à son ami Charles Villeneuve avant qu'il n'accepte la présidence du PSG. 

Si Villeneuve a été un moment patron des sports sur TF1, on le connaît mieux pour ses émission judicio-populistes. Après "Le Droit de Savoir", Monsieur s'accorde celui de ne rien connaître au football : ni Bernard Mendy (passe encore), ni l'âge de Makélélé et Thuram, ni le foot anglais ("Chelsea: c'est le football que j'aime. J'ai biberonné au foot anglais et à celui-ci, en particulier" - le Chelsea des années 40 demeure effectivement dans toutes les mémoires).

De toute façon le PSG ne reconnait plus les siens : Pauleta sort par la même petite porte que Susic il y a quelques années, Alonzo va se trouver un vestiaire plus accueillant avec accès direct au pré, et l'arrière garde de TF1 met un terme aux années Canal + moins spectaculairement que celles-ci avaient enterré les années RTL.

CV a confirmé PLG. Il cherche un grand joueur par poste à commencer par le gardien (Landreau n'a effectivement pas été retenu parmi les 23 de Domenech pour l'Euro 2008). Il demande aussi des sous à Colony Capital, Nicolas Sarkozy et la terre entière.

En bref, le nouveau président a besoin de dirigeants compétents, de bons joueurs et d'argent.

Supporter du PSG, es-tu prêt à souffrir ?

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Original: "Es-tu prêt à souffrir ?" (20080530)

20181128

Bleus, coups et blessures (2007)

Les hommes de Domenech se sont plutôt bien tirés du piège d'Oleg Blokhine, très efficace en première mi-temps mais dépassé en seconde à partir du moment où les Bleus ont enclenché la troisième, avec passes sautées au-dessus de la défense, accélérations diverses, roulette-grand pont et coup de la corde à linge.

Avant d'ouvrir le score, Franck Ribéry présentait une fiche de stats franchement médiocre, mais ses 50% de déchets devaient beaucoup aux audacieuses transversales ave maria de Toulalan (même un Jerry Rice au sommet de sa forme n'avait aucune chance d'intercepter ces missiles sol-air). Et si Nasri ne tient pas encore les 90 mn au top, personne ne lui en tient rigueur tant sa progression impressionne. Moins sollicité cette saison, Thuram rayonne au meilleur moment, tandis qu'Anelka illumine à son habitude les périodes séparant les phases finales de Coupe du Monde, cette drôle de compétition dont les videurs s'obstinent à refuser l'entrée aux José Touré et autres Eric Cantona...

Encore un coup de rein face à la Géorgie et les Bleus pourront prendre des vacances bien méritées.
En attendant et faute d'Equipe du Dimanche, je me suis rabattu sur le Festival de Toulon... ça faisait une paye - le dernier match que j'ai vu remonte sans doute aux années 80, à une époque où les grilles TV n'étaient pas saturées de foot, et où l'on découvrait les meilleurs jeunes d'Europe, les plus créatifs s'exprimant en toute liberté dans une ambiance bon enfant.

Bon enfant ? En 3 minutes 1 claquage et 2 envols de civières dont 1 pour KO... ce Chine - Pays Bas m'a collé des sueurs froides. L'Empire du Milieu a triomphé 2-1 et histoire de me calmer, j'ai confié à Stephen King le soin de m'accompagner jusque dans les bras de Morphée.

Rideau.

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Original: Bleus, coups et blessures (20070604)

20180207

Scotch 12 ans d'âge mental (2006)

Comme quoi, l'équipe de France n'a pas besoin de Dhorasoo pour faire du PSG. Sa défaite contre l'Ecosse, cousue de fil blanc (sans doute ce maillot sérieusement effiloché depuis le France Italie du mois dernier), a sanctionné une seconde mi-temps insipide. Au lieu de renvoyer leurs bien faibles adversaires d'un soir à leurs chères études de bourrinologie, les Bleus ont stupidement hypothéqué leurs chances de se qualifier pour une nouvelle phase finale.


Comme si, déstabilisés par leur totale emprise sur le match, ils s'étaient recroquevillés dans leur habituelle et si confortable position du foetus, à attendre patiemment le neuvième mois / le dernier match des qualifs / le dernier match du premier tour pour montrer le bout du nez et pousser un premier cri libératoire.

Face aux redoutables Iles Feroe (îles des moutons en Danois), les attaquants seraient inspirés de tenter une sortie prématurée, histoire de soigner la différence de buts et le moral des troupes avant de visiter Vilnius. Dans l'esprit de la goleza infligée à l'Azerbaïdjan ; un 10-0 remontant déjà à 11 ans et un 6 septembre 1995... A l'époque, dans une équipe pas encore remise du doublé kostadinovien, les petits gars avaient appris à planter des pions sur les terres du Guy Roux : Dessailly, Guérin, Pédros, Dugarry, Zidane et Cocard une fois, Leboeuf et Djorkaeff deux fois, seul Thuram ayant survécu à ce match (et à quelques autres sans marquer). A Sochaux et dans l'antre de Peugeot, il faudrait peut-ête en profiter pour passer à l'ère industrielle.

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Original: Scotch 12 ans d'âge mental (20061009)

Un match 5 étoiles (2006)

Le Champion du Monde est venu, a vu et a vécu une difficile soirée sans pour autant sombrer. On n'attendait pas les Italiens à ce niveau et le match n'en a été que plus beau ; digne d'une finale de Coupe du Monde, mais de celles où l'on ne se consacre qu'au jeu.

Les Bleus tiennent enfin leur nouveau numéro dix. Son jeu est peut-être moins léché et pensé que celui de Zizou, il n'en est que plus rapide et explosif. Ribéry confirme, s'affirme, et tire avec lui vers le haut un Malouda de plus en plus rayonnant. Henry aussi s'est totalement libéré ; il peut apporter tout ce dont il est capable au jeu collectif, sans attendre La Passe du Maestro.


Beaucoup plus dominateur que pendant la Coupe du Monde, le jeu des Bleus s'éclaire et gagne en variété, en explosivité. L'équipe prend et donne du plaisir, elle vit le jeu aussi joyeusement que la bande à Platoche. Tiens d'ailleurs... aux dernières nouvelles, celle-ci court toujours derrière sa première étoile mais elle était vouée à marquer les esprits plus encore que les palmarès.


Et ça tombe bien : Henry et Thuram ayant déjà gagné les plus grands titres, ils peuvent désormais se consacrer à l'essentiel.

 
Seule ombre au tableau : ces quelques chemises noires exécutant fièrement le salut fasciste pendant l'hymne Italien (sur le coup il y avait de quoi siffler hors jeu et même carton rouge).

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Original: Un match 5 étoiles (20060907)

Mourinho, la dialectique du maitre et de l'esclave (2006)

Au moment où Lilian Thuram s'affranchit*, Claude Makélélé découvre les galères de l'esclavagisme. A en croire son employeur José Mourinho, Raymond Domenech ne vaut guère plus que les négriers d'antan lorsqu'il impose à son joueur de jouer contre son gré pour la sélection de la République, lorsqu'il l'arrache à sa très select banlieue de Chelsea pour l'enchaîner à l'enfer du 9-3 et de Saint-Denis ou pire encore, lorsqu'il l'oblige à défiler dans le stade olympique de Berlin l'année du 70e anniversaire de Anschluss du monde sportif par Adolf Hitler.

Voici donc la dernière trouvaille du G14** pour torpiller les sélections nationales : ces indécrottables disciples d'Adam Smith*** n'ont pas hésité à recruter Georg Wilhelm Friedrich Hegel en personne.

Drôle de début pour cette saison 2006-2007. Si ça continue sur ces bases, José Bové va finir par jouer sous les couleurs du Monsanto United.

* cf "Thuram pour faire avancer le monde" (20060824)
** sur cette peu vénérable institution, voir "Top 5 et Top 14" (20060419)
*** le père du libéralisme, pas le joueur du Chesterfield FC


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Original: Mourinho, la dialectique du maitre et de l'esclave (20060828)

Thuram pour faire avancer le monde (2006)

Le seul, unique et véritable joueur-modèle des Bleus ne donne jamais de coup de boule. Victime non consentante du racisme, il renvoie aux extrémistes de tous poils la meilleure des réponses, même dans les circonstances les plus absurdes (je le revois encore tenter de raisonner un jeune sur le gazon de Saint Denis alors que le premier France-Algérie de l'histoire était déjà définitivement interrompu).


Si à la différence de Zinédine Zidane Lilian Thuram laisse toujours la raison l'emporter, il dispose lui aussi d'un coeur énorme, plus énorme encore que sa formidable Coupe du Monde. Alors il prolonge pour le seul plaisir de donner. Il a compris que tant qu'il jouerait, refuser la sélection n'aurait aucun sens. Quitte à ne pas partir au plus fort du voyage, à la fois tout près du sommet de l'Everest et au fin fond d'une vallée de larmes, quitte à s'exposer aux saisons de trop et à se faire descendre en flammes au premier faux pas, quitte à terminer son parcours miraculeux comme Zizou, en humain-trop humain autocrucifié.

Ne cherchez pas le plan de carrière, admirez simplement la ligne de vie.

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Original: Thuram pour faire avancer le monde (20060824)

20171211

Zizou est mort tout seul (2006)

Ecce homo... le Dieu redescendu sur terre pour accepter sa crucifixion. Au lieu du tour d'honneur (avec ou sans la coupe), le voici enfermé dans la tour du déshonneur, à laisser Lilian Thuram verser toutes les larmes de son corps sur un terrain si anecdotique, comme le résultat du match d'ailleurs.


L'Italie fait un beau champion du monde, avec sa part d'ombre, certes (Cannavaro assommant Henry puis Zidane sans la moindre sanction, Materazzi mettant Zidane définitivement hors jeu par le seul moyen possible pour un joueur aussi limité), mais sans avoir volé sa victoire pour autant.

La France a prié pour ne pas arriver à la mi-temps menée au score - on l'espérait capable de se reconcentrer dans les vestiaires, d'analyser son mauvais début de match et d'élever son jeu. Et le miracle a eu lieu, une fois de plus : les Bleus ont contrôlé la seconde mi-temps, étouffé les Azzuri et appuyé sur l'accélérateur pour tuer le match. On a alors senti que les Italiens priaient pour ne pas arriver à la mi-temps des prolongations menés au score, on voyait déjà Fabio Cannavaro lâcher la formule magique dans un ultime souffle : "catenaccio"... Et le scénario s'est déroulé comme prévu : la Squadra Azzura a fait le dos rond pour laisser passer l'orage, ressorti les tenues de 1982 (plutôt côté Gentile que Conti), provoqué non plus balle au pied mais mots à la bouche, et tenu jusqu'aux tirs au but, nécessairement remportés par le meilleur gardien du monde.


Je ne pense pas que l'expulsion de Zidane ait changé quoi que ce soit sur l'issue du match. Sur l'issue de sa carrière, en revanche, oui. Un air de déjà vu : ce plan séquence où il tance gentillement Materazzi pour l'avoir ceinturé, le sourire aux lèvres, tourne au drame quand le regard se fait brusquement noir. Ces yeux-là on les connait et on sait sur quoi ils débouchent... Zizou n'est pas Pelé, ce champion lisse et cet inaltérable modèle de fair-play, ce Dieu du football universel devenu incolore, inodore et sans saveur depuis son retrait des terrains. Zizou est Zizou, un homme debout, qui se retourne pour s'expliquer face à face avec les gens tordus, un Cantona amoureux du beau jeu et incapable de comprendre que des gens ne cherchent pas à jouer sur un terrain de football.


Zizou le modèle est mort tout seul. Zizou l'artiste a rejoint Maradona dans la légende des géants à double face, sol y sombre. On n'efface pas le coup de karate de Canto sur un hooligan, on n'efface pas le coup de pied au ventre du Pibe de Oro à Zico, et on n'effacera certainement pas ce quatrième coup de boule de Zizou en finale de Coupe du Monde. A fortiori parce que le dernier geste de Zizou footballeur était un geste de Zizou l'homme, on n'effacera pas plus l'homme qu'on oubliera le footballeur.


On ne consolera pas Thuram, ce gamin de 10 ans venu voir le plus beau match du monde mais traumatisé par ce drôle de spectacle. On ne consolera pas Makelele, trop vieux pour gagner avec ces Bleus parce que trop jeune en équipe de France. On ne consolera pas Henry, magnifique perdant des deux principales finales de l'année.


J'avoue m'être trompé. Pas en pronostiquant, l'an dernier, une victoire de l'Italie dans cette coupe du monde mais en écrivant, hier*, "Si l'Italie gagne, c'est normal, c'est du football. Si la France gagne, on zappe carrément dans une autre dimension". C'est au contraire en perdant de cette façon que cette formidable génération de Bleus sera passée dans une autre dimension.

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Bons points : Gianluigi Buffon (ITA) et Lilian Thuram (FRA), les meilleurs joueurs de cette compétition.
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* "On vit ensemble on meurt ensemble" (20060709)


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Original: Zizou est mort tout seul (20060710)

Impossible n'est pas Français (2006)

Hier, les Portugais me faisaient penser aux Français d'il y a un quart de siècle : parfois dominateurs* mais toujours dominés dans les grands moments face aux fameuses "grandes équipes". La France de 1996-2006 est une grande équipe : si les Espagnols, les Brésiliens, les Portugais ou les Italiens en font une bête noire, c'est parce que l'histoire récente les a vu subir la vague bleue sans autre compensation que quelques miettes pendant la sieste des lions.

Les grandes équipes ne séduisent pas toujours mais gagnent à la fin. Et si ce dimanche la France bat l'Italie (une équipe qui gagne à la fin s'il en est dans cette Coupe du Monde), elle sera vraiment immense. Déjà, cette deuxième finale mondiale sonne comme une consécration : au palmarès, nous prenons l'avantage sur l'Angleterre (une finale gagnée chez elle, comme la France d'après 1998 et d'avant 2006) et des références du beau jeu mal récompensé comme Cruyff ou Masopust (deux finales perdues pour les Pays-Bas ou la Tchécoslovaquie). Il y a les victoires qui donnent accès au gotha du foot (1984, 1998) et il y a celles qui confirment l'appartenance durable à ce gotha (2000, 2006). Au-delà, la victoire de 1998 réparait une injustice de l'Histoire et celle de 2006 sublimerait l'histoire d'une bande de potes formidables.

Mais la France n'a pas encore gagné sa deuxième Coupe du Monde et pour le coup ça tiendrait de l'authentique miracle : l'Italie lui est aujourd'hui clairement supérieure. Malgré le match énorme de Lilian Monsieur Demis-Finales Thuram. Malgré le Mondial de rêve de Willy Sagnol. Malgré Zizou aussi : le système de jeu des Bleus, totalement bâti pour El Maestro, s'effondre dès que celui-ci baisse en régime ; hier encore, l'ensemble du milieu de terrain français n'aura pas touché une bille pendant les deux tiers de la seconde mi-temps. 

Et ne nous fâchons pas déjà en évoquant l'après 9 juillet...

Je me répête depuis un moment mais je ne vois pas cette équipe enchaîner les victoires jusqu'au bout sans impliquer un peu plus le banc**. Face à des Italiens au sommet de leur forme, face à un trio Buffon-Cannavaro-Pirlo en état de grâce, il semble impossible d'éviter un cinglant 3-0 et a fortiori de gagner en alignant ces 11 titulaires au bout du rouleau pour un quatrième match consécutif.
 
Les amateurs de trois bandes (pas seulement au billard) me rétorqueront "impossible is nothing".
 
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Bons points : Lilian Thuram (FRA - autant Vieira a joué avec le frein à main, autant LT a tout donné - émouvant jusqu'à sa conf' de presse d'après-match) - Cristiano Ronaldo (POR - plus convainquant qu'en quarts, y compris dans ses plongeons - note artistique maximale pour le double salchow dans les 16 mètres).
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* une différence notable tout de même : le Portugal ne domine pas tant que ça dans le jeu - bien qu'en progrès dans la profondeur et les passes au-dessus de la défense, les grenat ont une fois de plus montré leurs limites face aux Bleus. Pas question de comparer notre Carré Magique avec la bande à Deco-Figo (auquel on souhaitera un beau jubilée samedi face à Oliver Kahn), pas question de comparer le 5 Majeur de la défense de 1986 avec la garde rapprochée du pourtant formidable Ricardo.
 
*** bon - il est vrai qu'observer Gaël Givet avaler les mouches sur le banc, ça donne pas vraiment envie... Et puis si la France a encaissé autant de buts qu'en 1998 pour arriver en finale, elle en a marqué deux fois moins et uniquement par quelques titulaires (l'Italie présente un profil beaucoup plus proche de la France de '98 : tout le monde marque).


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Original: Impossible n'est pas Français (20060706)

20171205

Racisme - coup de maître de la FIFA (2006)

Sous la pression constante du G14 (cf le cas Abdelmajid Oulmers et autres querelles à dix balles / Abidal), la FIFA réplique sur le meilleur des terrains : le racisme peut être écarté des stades si les présidents de clubs le veulent réellement.

En faisant clairement porter le chapeau aux clubs, sévèrement sanctionnés en cas de dérapages dans les tribunes, Sepp Blatter met fin à l'(inter)minable séquence de passe à dix entre présidents, groupes de supporters, gestionnaires de stades et policiers.


Jusqu'à présent, les seules victimes étaient le football et les joueurs subissant les attaques racistes ; autant de quantités négligeables pour les argentiers court-termistes du milieu. A partir du moment où le club risque gros, il se voit obligé de procéder au nettoyage, mais en échange de ce devoir, légitimé dans le rôle du pilote. Aux vrais supporters de donner leur coup de main en jouant la carte / charte de la déonthologie.


J'ai envie de voir dans les stades d'autres gestes techniques que les saluts fascistes de Paolo di Canio, les saluts nazis du Parc, les cris de singes, ou l'exposition de croix gammées et autres portraits du Duce. J'ai envie de voir Henri, Eto'o, Zoro et Thuram sourire sur les terrains. J'ai envie de voir du sport et du jeu. Est-ce trop demander ?


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Original: Racisme - coup de maître de la FIFA (20060321)

20171130

90' de passion - 2' d'arrêt de Je (2005)

Si le père Domenech a essayé de jouer au sélectionneur copain, il demeure un formateur hors pair : ce match aux Antilles avait un parfum de fleur aux clans Zidane (Thuram) et Henry ? Voilà que les émeutes de métropoles le transforment en bouquet offert à la France black blanc beur.

Au départ, j'avais applaudi la décision de jouer là bas (a fortiori pour une si belle cause), mais trouvé le timing désastreux : au lieu d'un vol sec A/R avec blessures à la clef, une véritable tournée Martinique - Guadeloupe pouvait apporter du sens et un supplément d'âme... mais finalement, le timing ne saurait être meilleur.


Alors les Bleus, le meilleur alibi de la République, s'en vont soulager les consciences de 60 millions de sélectionneurs en mouillant le maillot dans les îles, comme ils le font (parfois avec bonheur) depuis un septennat dans le 9-3, bien loin du Parc verdoyant du XVIe Sud.

Les 60 millions de sélectionneurs applaudiront, confortablement scotchés dans leurs charentaises à crampons vissés. Soulagés que leur voiture ne crame pas ce soir. Pour le dîner, pas de problème : le micro-ondes est réglé sur deux minutes.


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Original: 90' de passion - 2' d'arrêt de Je (20051109)