visiteurs des 6 continents (>200 pays). ACCUEIL de ce site - A propos - footlog (le blog), la MLS, la K-League, l'AFC Champions League, tous les matchs europeens du PSG , les archives, l'U-League, les références... Mon livre : La Ligue des Oubliés. Mes autres blogs : blogules (VF) - blogules (VO) - mot-bile (VO) - Seoul Village (VO) - Citizen Came (Stats visiteurs) - StephaneMOT.com - TWITTER: @footlogbis. Recherche dans mon portail personnel :
Affichage des articles dont le libellé est France. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est France. Afficher tous les articles

20230817

Le Ballon d'Or des Ballons d'Or

Inutile d'attendre le palmares du Ballon d'Or 2023 pour connaitre le classement du Ballon d'Or des Ballons d'Or. Que Leo Messi, Kylian Mbappé, ou Erling Braut Håland l'emporte, le podium restera inchange: Messi devant CR7 et Beckenbauer.

Seuls les 10 premiers de chaque annee sont comptes avec respectivement 100, 50, 25, 15, 10, 5, 4, 3, 2 et 1 pt. Les ex-aequo sont departages par leur meilleur score.

Sur les 302 joueurs ayant figure au moins une fois dans le top 10, seuls 20% l'ont fait a plus de 3 reprises (5 sur les 20 Francais, soit 25%):

  • 1 fois: 162 (53.6%), dont Tigana, Ribery, Fontaine, Amoros, Thuram, Cisowski, Djorkaeff
  • 2 fois: 57 (17.8%), dont Benzema, Papin, Giresse, Griezmann, Cantona, Kante, Varane
  • 3 fois: 32 (10.6%), dont Marcel Dessailly
  • 4 fois: 19 (6.3%)
  • 5 fois: 12 (4%), dont Kopa et Mbappe
  • 6 fois: 8 (2.6%)
  • 7 fois: 6 (2%), dont Zidane et Henry
  • 8 fois: 1 (Eusebio)
  • 9 fois: 2 (Platini, Cruyff)
  • 11 fois: 1 (Beckenbauer)
  • 14 fois: 2 (Messi, Cristiano Ronaldo)

Sur les 44 nationalites representees (en distinguant les composantes des ex URSS et Yougoslavie), 10 comptent au moins 10 representants:

  • 41 Allemagne
  • 31 Angleterre
  • 30 Italie
  • 20 France, Pays-Bas
  • 18 Espagne
  • 10 Portugal, Hongrie, Bresil, Belgique

Le Top 50 etant juste au-dessous de 100, tous les laureats y figurent, mais pas seulement. Thierry Henry termine ainsi devant Karim Benzema, et Xavi comme Iniesta remportent au moins l'equivalent du Ballon d'Or qu'ils meritaient pour l'ensemble de leur oeuvre.

1    MESSI L.    985
2    RONALDO C.    835
3    BECKENBAUER F.    399
4    PLATINI M.    387
5    CRUYFF J.    373
6    VAN BASTEN M.    307
7    RUMMENIGGE K.H.    280
8    RONALDO    275
9    DI STEFANO A.    270
10    KEEGAN K.    265
11    SUAREZ Luis ESP    243
12    EUSEBIO    242
13    CHARLTON B.    215
14    MULLER G.    212
15    ZIDANE Z.    211
16    KOPA R.    195
17    CHEVTCHENKO A.    178
18    MATTHAUS L.    171
19    RIVERA G.    166
20    GULLIT R.    154
21    BAGGIO R.    153
22    STOICHKOV H.    150
23    YACHINE L.    141
24    RONALDINHO    140
25    BEST G.    134
26    SIMONSEN A.    127
27    HENRY T.    127
28    RIVALDO    122
29    OWEN M.    115
29    BENZEMA K.    115
29    LAW D.    115
32    ROSSI P.    115
32    ALBERT F.    115
34    FIGO L.    115
35    MODRIC L.    112
36    INIESTA A.    112
37    BLOKHINE O.    110
38    KAKA    110
39    NEDVED P.    104
40    SAMMER M.    103
41    SIVORI O.    102
42    PAPIN J.P.    101
42    WEAH G.    101
44    SCHUSTER B.    101
45    MASOPUST J.    100
45    MATTHEWS S.    100
45    CANNAVARO F.    100
45    BELANOV I.    100
49    XAVI    100
50    BERGKAMP D.    93

L'evolution du podium du BO des BO dans le temps:

  • Matthews / di Stefano / Kopa (1956)
  • di Stefano / Matthews / Wright (1957)
  • di Stefano / Kopa / Matthews (1958-1959)
  • di Stefano / Kopa / Suarez (1960-1963)
  • di Stefano / Suarez / Kopa (1964-1965)
  • di Stefano / Suarez / Eusebio (1966-1973)
  • Cruyff / di Stefano / Beckenbauer (1974)
  • Cruyff / Beckenbauer / di Stefano (1975)
  • Beckenbauer / Cruyff / di Stefano (1976-1983)
  • Beckenbauer / Cruyff / Platini (1984)
  • Beckenbauer / Platini / Cruyff (1985-2011)
  • Messi / Beckenbauer / Platini (2012)
  • Messi / Cristiano Ronaldo / Beckenbauer (2013-2017)
  • Cristiano Ronaldo / Messi / Beckenbauer (2018)
  • Messi / Cristiano Ronaldo / Beckenbauer (2019-)

Tout le mal que l'on souhaite a Mbappe est d'etrenner sa collection de Ballons d'Or pour aller chercher le podium (au-dela ca sera complique).


footlog archives
(NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)

Initialement publie sur footlog ("Le Ballon d'Or des Ballons d'Or" 20230817)

20201126

Diego Armando Marado... nooo!!! (2020)

On ne peut pas dire qu'on etait pas prepare a la nouvelle: Diego Maradona a gloutonnement creuse sa propre tombe depuis des decennies. Mais cela n'enleve rien a la tristesse de voir partir l'un des plus grands magiciens du sport.

Si a mes yeux, Pele restera a jamais le plus grand, le Pibe de Oro a illumine le foot a une epoque ou il en avait grand besoin. Au moment ou Michel Platini ressuscitait le jeu, Diego Maradona sublimait le joueur. Un peu comme Alain Prost faisait avancer la Formule 1 la ou Ayrton Senna magnifiait le pilote.

Personne n'a fait mieux depuis: Ronaldo n'a jamais porte seul son equipe, Leo Messi n'a jamais mene La Albiceste avec tant de grinta, Zidane a tout fait, mais partout un ton en dessous. Cristiano Ronaldo? Loin derriere ces monstres.

Si rien ne resume mieux les deux faces de ce genie que son double contre l'Angleterre, son chef d'oeuvre de cette Coupe du Monde 1986 reste a mes yeux son eblouissant festival contre la Belgique. 

De Diego Armando Maradona, je retiens son echauffement avant le match amical insipide contre la France au Parc des Princes, en mars de la meme annee (la seule fois ou je l'ai vu jouer).: un gamin dans sa bulle, seul avec son jouet, un ballon auquel il faisait absolument ce qu'il voulait. 

Merci Diego pour ce sourire, et ce pur moment de joie.



footlog archives
(NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)

(initialement publié sur blogules en V.F.: "Diego. Armando. Marado... nooo!"

"Diego Armando Marado... nooo!!!"

20200824

Bienvenue au Stade Terminal? (2020)

Autoriser jusqu'à 5.000 spectateurs dans les stades dès hier en France constitue l'une de ces nombreuses décisions que l'on regardera avec horreur dans le rétroviseur en se disant 'comment a-t-on pu être aussi stupides? Et on ne pourra pas dire qu'on n'avait pas été prévenus.

Reprendre le foot est une chose, mais avec des spectateurs... même l'Allemagne, l'Italie, et la Corée du Sud n'ont pas osé. Je parle ici de pays qui ont repris il y a un moment la compétition, mais surtout de pays qui ont réellement réussi à faire descendre relativement bas la courbe des cas actifs de coronavirus avant de le faire, et qui parviennenten plus à la maintenir très bas. La France, en revanche, est déjà repartie à la hausse, et a même dépassé ses records d'avril dernier. Sa courbe ressemble beaucoup plus à celles des Etats-Unis il y a quelques semaines. 

Bien sûr, on ne parle pas du même nombre de cas, mais le pays doit impérativement ramener son taux de transmission au-dessous de 1 et aujourd'hui, seul le Grand Est est dans ce cas. Cela semble mal parti à voir le nombre de personnes sans masques dans les lieux publics, y compris dans des lieux confinés et dans des contextes connus pour favoriser la propagation. Pour rappel, sur la plupart du territoire nous sommes toujours au début de la première vague.

Les images du HAC - PSG d'hier ne m'ont pas donné le genre de frissons qu'un amateur de foot comme moi devrait ressentir. Ces files non masquées à l'entrée... vous imaginez les toilettes à la mi-temps? Tout comme ces pseudo mesures de sécurité... Obligation de porter le masque QUAND ON QUITTE SON SIEGE? A l'heure où le Japon interdit de crier aux visiteurs de ses parcs d'attraction? A l'heure où la Corée interdit aux personnes allant à la messe de chanter? Avec bien sûr dans un cas comme dans l'autre port du masque obligatoire? Est-il besoin de rappeler qu'en dépit de solistes parfois géniaux et d'ensembles parfois brillants, un match de foot n'est pas un concert de musique classique, et qu'un supporter donne sensiblement plus de voix qu'un spectateur?

Hier, je suis incapable de préciser exactement au bout de son combientième corner ou dribble le long de la ligne Neymar Jr a chopé COVID-19 (tout comme je suis incapable de deviner combien, d'ailleurs, de touristes débarquent actuellement du Brésil avec le virus, puisque les tests à l'entrée ne sont toujours pas systématiques mais aléatoires).

Joli cadeau du nouveau maire du Havre Edouard Philippe à ses administrés.

Et bonne chance à Jean Castex.







footlog archives
(NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)

(initialement publié sur footlog: "Bienvenue au Stade Terminal?")

(initialement publié sur blogules en V.F.: "Bienvenue au Stade Terminal?")

20181126

L'Argentine, sans surprise (2007)

Le Vice-Champion du Monde s'est logiquement incliné devant la meilleure équipe de la Coupe du Monde. La France a été nettement dominée là où beaucoup de grandes équipes auraient tout simplement explosé.

L'Argentine n'aura même pas eu à forcer son talent, contrôlant le match de bout en bout... à l'exception des rares moments où les Bleus ont un peu joué au milieu en se dédoublant près de la ligne de touche - l'attaquant Thierry Henry ou le récupérateur Patrick Vieira s'improvisant quelques instants numéro 10, histoire de donner un peu de vitesse au ballon.

A peine remis de l'enchaînement Lyon + PSG, Ribéry n'avait visiblement plus de jus dans les chaussettes et ça s'est vu en première mi-temps où, sur son côté droit, seul Sagnol était en mesure d'apporter un semblant de danger.

Trézéguet, lui, a très vite compris que ce match n'était pas le sien : jeu court et petits espaces surpeuplés, peu de centres immédiatement captés par le phénoménal jeu de tête des Ayala, Heinze & Co... DT doit au contexte affectif de ce match amical d'avoir tenu plus d'une mi-temps sur la pelouse. Anelka et Govou avaient clairement le profil pour déstabiliser le bloc défensif adverse, mais n'auront guère eu le temps de le prouver.

L'Argentine a eu la politesse de ne marquer qu'un but et fort joli qui plus est (chapeau Saviola - Cambiasso). Elle a surtout eu le mérite de remettre les Bleus à leur place : une place forte du football européen et même mondial, mais un ton en dessous du sommet quand elle n'est pas au top physiquement. Au global, une défaite plutôt encourageante pour remobiliser au début d'une année décisive.

footlog archives
(NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)
Original: L'Argentine, sans surprise (20070208)

France Argentine : Zidane forfait (2007)

21 ans déjà depuis le dernier match entre l'Argentine et la France ! Nos braves centenaires Zidane, Deschamps et même Blanc n'auront donc jamais affronté ce prestigieux adversaire. Par solidarité, Thuram vient d'ailleurs de déclarer forfait au dernier moment.

Le France-Argentine se fait rare. Deux chocs épiques en Coupe du Monde (1930 et 1978) et entre les deux, seulement six matchs amicaux à se mettre sous la dent, dont une floppée pendant les tournées d'hiver des années 70 de la France d'en bas.

Et puis ce petit match amical du 26 mars 1986 au Parc des Princes où, comme quatre ans auparavant, les Champions du Monde des matchs amicaux corrigent 2-0 les futurs vainqueurs de la Coupe du Monde. Deux pions marqués par les remplaçants Ferreri et Vercruysse, le carré magique ayant été réduit à l'arête Fernandez - Tigana. Giresse et Platoche avaient bien joué le mois précédent, mais dans un triste 0-0 contre l'Irlande du Grand Nord, entre les congères d'un Parc frigorifié et pas vraiment convaincu par la première sélection de Jean-Pierre Papin.

J'étais au Parc ce 26 février 1986 comme ce 26 mars 1986.

Si je n'attendais pas grand chose du match contre l'Irlande du Nord, ce France-Argentine reste une déception. Ce soir-là, même Burruchaga était passé à côté. Une image persiste toutefois, gravée dans ma mémoire : l'échauffement d'avant-match du Pibe de Oro. Un autiste au beau milieu d'un stade sans âme, seul dans sa bulle avec sa balle. Rien n'existe si ce n'est ce bout de cuir qui jamais ne touche le sol.

Ici, pas d'esbrouffe. Ce n'est pas encore la mode du freestyle et Ronaldinho n'a pas encore l'âge de tenir debout, ni même de dribbler Assis (son frère, Roberto). Pied, tête, épaule, cuisse, talon gauche, fesse droite... tout y passe ou presque. Diego Armando Maradona attendra quelques mois pour dribbler Peter Shilton de la main.

Platini a l'habitude de dire que ce que Zidane fait avec un ballon, Maradona le faisait avec une orange. Je le crois bien volontiers. Mais je regrette que leurs rencontres se soient limité à quelques Juve-Napoli ou à cette exhibition sous le même maillot pour le centenaire de la League anglaise (j'étais bien en Angleterre pendant cet été 1987, mais devant mon écran et pas à Wembley). 

Zizou a manqué Diego pour peu de choses. Qui sait...? Laurent Blanc stoppe Kostadinov à l'automne 1993 et peut-être que le Bordelais fait partie des 23 l'été suivant, quelques semaines avant sa véritable première sélection face aux Tchèques. La France et l'Argentine n'atterrissent pas dans la même poule (la Bulgarie n'était pas tête de série), mais ZZ a une chance d'affronter le maître avant qu'il ne se fasse pincer pour dopage.

ZZ se contentera donc du Brésil. Avec une certaine réussite. On lui pardonne.

footlog archives
(NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)
Original: France Argentine : Zidane forfait (20070207)

20180207

Hommage collatéral (2006)

Quelques minutes sur une pelouse avant un match et entre deux tranches de réclame sur TF1, passe encore pour fêter les 100 ans des Bleus mais là... Et avec un France-Grèce en guise de bouquet de fleurs en plus !


Au moins en 2004 nos derniers poilus avaient-ils eu droit à un France-Brésil. Zéro-zéro certes, mais avec du beau monde sur le terrain et même Bernard Mendy sous son plus beau jour. La Grèce ? On se la réservait pour la compet' qui allait suivre, et des quarts 
gagnés d'avance...


La génération 1998-2002 ne méritait pas ça.


Pourquoi maintenant ? Ces grands garçons (jeunes retraîtés ou encore actifs) ont déjà prouvé que leur meilleur moyen de se retrouver, c'était sur un terrain et pour une noble cause.


Comme si coller un coup de blues pouvait effacer un coup de boule.


Je ne vois en effet d'autre explication à cette parodie de grand-messe audiovisuelle qu'une solution à deux balles pour rejouer la dernière sortie de Zinédine Zidane devant les caméras françaises. Vous avez manqué les dix dernières minutes ? C'est pas grave : les voici, et en image arrêtée pour vous faciliter le boulot. Avec loupe sur le sourire du Maestro sur le terrain de ses plus grands exploits.


Pathétique.


Le 9 juillet dernier, Zizou s'était déjà privé de remise de titre (meilleur joueur de la Coupe du Monde, à défaut de la Coupe elle-même) et voilà que ce soir, on lui vole ce qu'il lui reste de dignité.

footlog archives
(NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)
Original: Hommage collatéral (20061115)

20171211

Zizou est mort tout seul (2006)

Ecce homo... le Dieu redescendu sur terre pour accepter sa crucifixion. Au lieu du tour d'honneur (avec ou sans la coupe), le voici enfermé dans la tour du déshonneur, à laisser Lilian Thuram verser toutes les larmes de son corps sur un terrain si anecdotique, comme le résultat du match d'ailleurs.


L'Italie fait un beau champion du monde, avec sa part d'ombre, certes (Cannavaro assommant Henry puis Zidane sans la moindre sanction, Materazzi mettant Zidane définitivement hors jeu par le seul moyen possible pour un joueur aussi limité), mais sans avoir volé sa victoire pour autant.

La France a prié pour ne pas arriver à la mi-temps menée au score - on l'espérait capable de se reconcentrer dans les vestiaires, d'analyser son mauvais début de match et d'élever son jeu. Et le miracle a eu lieu, une fois de plus : les Bleus ont contrôlé la seconde mi-temps, étouffé les Azzuri et appuyé sur l'accélérateur pour tuer le match. On a alors senti que les Italiens priaient pour ne pas arriver à la mi-temps des prolongations menés au score, on voyait déjà Fabio Cannavaro lâcher la formule magique dans un ultime souffle : "catenaccio"... Et le scénario s'est déroulé comme prévu : la Squadra Azzura a fait le dos rond pour laisser passer l'orage, ressorti les tenues de 1982 (plutôt côté Gentile que Conti), provoqué non plus balle au pied mais mots à la bouche, et tenu jusqu'aux tirs au but, nécessairement remportés par le meilleur gardien du monde.


Je ne pense pas que l'expulsion de Zidane ait changé quoi que ce soit sur l'issue du match. Sur l'issue de sa carrière, en revanche, oui. Un air de déjà vu : ce plan séquence où il tance gentillement Materazzi pour l'avoir ceinturé, le sourire aux lèvres, tourne au drame quand le regard se fait brusquement noir. Ces yeux-là on les connait et on sait sur quoi ils débouchent... Zizou n'est pas Pelé, ce champion lisse et cet inaltérable modèle de fair-play, ce Dieu du football universel devenu incolore, inodore et sans saveur depuis son retrait des terrains. Zizou est Zizou, un homme debout, qui se retourne pour s'expliquer face à face avec les gens tordus, un Cantona amoureux du beau jeu et incapable de comprendre que des gens ne cherchent pas à jouer sur un terrain de football.


Zizou le modèle est mort tout seul. Zizou l'artiste a rejoint Maradona dans la légende des géants à double face, sol y sombre. On n'efface pas le coup de karate de Canto sur un hooligan, on n'efface pas le coup de pied au ventre du Pibe de Oro à Zico, et on n'effacera certainement pas ce quatrième coup de boule de Zizou en finale de Coupe du Monde. A fortiori parce que le dernier geste de Zizou footballeur était un geste de Zizou l'homme, on n'effacera pas plus l'homme qu'on oubliera le footballeur.


On ne consolera pas Thuram, ce gamin de 10 ans venu voir le plus beau match du monde mais traumatisé par ce drôle de spectacle. On ne consolera pas Makelele, trop vieux pour gagner avec ces Bleus parce que trop jeune en équipe de France. On ne consolera pas Henry, magnifique perdant des deux principales finales de l'année.


J'avoue m'être trompé. Pas en pronostiquant, l'an dernier, une victoire de l'Italie dans cette coupe du monde mais en écrivant, hier*, "Si l'Italie gagne, c'est normal, c'est du football. Si la France gagne, on zappe carrément dans une autre dimension". C'est au contraire en perdant de cette façon que cette formidable génération de Bleus sera passée dans une autre dimension.

---
Bons points : Gianluigi Buffon (ITA) et Lilian Thuram (FRA), les meilleurs joueurs de cette compétition.
---
* "On vit ensemble on meurt ensemble" (20060709)


footlog archives 
(NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)
Original: Zizou est mort tout seul (20060710)

Une Juve de série C ? (2006)

Fiat lux ! Bien vu la vieille dame : embaucher l'ami Didier pour sortir la Juve de la dêche, il fallait y penser... Au moins l'annonce du réquisitoire du Moggigate tombe-t-elle à pic : soit les Azzuri se révoltent sur le terrain, gagnent ce soir et renforcent leur statut de favorissimes de la compète, soit l'Allemagne les élimine en vertu de la jurisprudence Ballack alinéa Podolski Klose B et les excuses sont alors toutes trouvées.

De Zidaninho à Zidanao ? Pour que Zizou réussisse son invraisemblable pari, Robert Duverne doit prolonger le miracle : à bout de souffle sur leurs deux premiers matchs, les Bleus ont fait la différence dans les secondes mi-temps des trois suivants... mais les deux matchs à venir s'annoncent nettement plus difficiles que les exploits contre l'Espagne et le Brésil, et la clef de Portugal - France pourrait bien s'avérer plus physique que technique ou tactique.

Après Raul et Ronaldo, El Maestro rend visite à un autre vieux de la vieille de Bernabeu ; Figo est supposé succomber dans l'arène, mais ne se laissera pas facilement couper les oreilles et la queue. Abidal devra rester stoïque sous les banderilles de Christiano Ronaldo, Barthez surveiller de près le matador habituel de l'OM (Pauleta) et Makelelelele s'occuper de la Deco avec goût.

On espère néanmoins voir le moins de sang possible : une demi-finale entre le Portugal et la France doit avant tout être une fête entre amis - pas un stupide règlement de comptes comme cet illuminé parisien tirant sur deux supporters lusitaniens célébrant un peu bruyament la victoire des leurs sur l'Angleterre.

Après une Juve de série C, si on pouvait éviter un mauvais match de série B...


footlog archives (NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)
Original: Une Juve de série C ? (20060704)

Le Brésil jouait en bleu (2006)

La logique annonce un Allemagne - France pour le 9 juillet mais dans ce dernier carré très européen, il n'est pas impossible que cette affiche soit avancée au 8 juillet : l'Italie sera difficile à battre à la régulière et Luiz Felipe Scolari ne lâchera pas si facilement son trophée.

Si Raymond Domenech n'a pas le palmarès de Scolari, il s'est déjà affirmé comme un grand sélectionneur : un homme courageux qui sait prendre les décisions et forger un groupe. Car comme en 1998, la France n'a pas la meilleure équipe de la Coupe du Monde (les Pays Bas en 1998 et l'Argentine en 2006), mais le meilleur groupe. A égalité avec l'Allemagne de Klinsmann, le talent en plus et le souffle en moins.


Hier soir, les Bleus avaient encore le souffle. Bien sûr, Zizou a baissé le pied sur la fin de match mais cela ne l'a pas empêché de continuer à briller : de l'époustouflant festival d'un numéro 10 en état de grâce à l'ingrat mais efficace labeur d'un numéro 6 déterminé à ne rien lâcher. S'il réussit son pari avec une deuxième étoile de Champion du Monde au bout, Zinedine Yazid Zidane entrera définitivement dans la légende. Même si Michel Platini devait rester le plus grand Bleu de l'Histoire, il n'aura pas eu le plaisir de s'offrir de tels adieux.


Car c'est avant tout de plaisir qu'il est question, d'intensité. Comme dans ce jeu, finalement pas si brillant une fois qu'on met les gris-gris en veilleuse ; la France domine son sujet comme en 2000 mais de façon différente, moins flamboyante mais tellement plus intense à vivre. A l'époque, seuls Blanc et Deschamps jubilaient au figuré en plus du propre mais demain, c'est la moitié du groupe qu'il faudra remplacer. Avec en somptueux cadeau de départ un statut de tête de série pour les qualifs de 2010.


En face, les Auriverdes n'avaient pas assez faim pour manger du coq ni même défendre leur biftek. Juninho est passé à côté de son match et Ronaldinho de sa Coupe du Monde. Paradoxalement, seul Ronaldo a tenu son rang. Cette équipe sera difficile à battre dans quatre ans, quand elle aura retrouvé les crocs, l'envie et la joie de jouer.


Le Portugal ne faisait pas plaisir à voir hier. J'ai été comblé par leur qualification mais déçu par leur peur de jouer. S'ils ne parviennent pas à sortir le grand jeu contre la France, il faudra un super Ricardo pour barrer les Bleus. S'ils se libèrent enfin avec Deco à la baguette, Barthez pourra enfin se chauffer les gants. Là aussi, que le meilleur gagne et que ce match s'annonce intense !


---

Bons points : Owen Hargreaves (ENG - décidément, dans cette édition, seuls les tâcherons auront été à la hauteur chez les Anglais) - Alexandre Ricardo Pereira (POR - pour sa série de tirs aux buts bien sûr, mais surtout pour son match auparavant : si la défense n'a pas craqué elle le doit à son gardien et à sa tête froide en toute circonstance) - Zinédine Zidane (FRA - mais je n'oublie pas non plus la première mi-temps de Claude Makelele) - Luiz Nazario de Lima Ronaldo (BRA - pas dit que ce soit son dernier match en Coupe du Monde - un peu comme Roger Milla, le temps de jeu ne doit pas se mesurer par tranches de 90 mn mais se savourer par tranches de 4 ans)


footlog archives 
(NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)
Original: Le Brésil jouait en bleu (20060702)

L'Ukraine jusqu'au bout de l'ennui (2006)

Ma lutte contre le sommeil valait largement les non-efforts déployés par les 22 acteurs de l'insipide Suisse-Ukraine d'hier soir, à l'exception notable d'un Ludo Magnin au four, au moulin, et tour à tour lattéral, central, milieu récupérateur, milieu offensif, ailier gauche et chauffeur de salle.

Guus a donc échoué à l'ultime seconde. Plus vainqueur à l'Italienne que jamais, l'Italie mérite sur l'ensemble du match sa qualification mais une fois de plus, le sorcier batave aura obtenu le meilleur de ses hommes en un minimum de temps. On croyait par moment revoir les Guerriers Taeguks de 2002 : vivacité, jeu en mouvement perpétuel, circulation fluide... ne manquait finalement que le talent - à l'image d'un Mark Bresciano incapable de réussir un dribble, les socceroos semblent plus à l'aise dans le foot houblon et le foot campagne que dans le foot champagne.

Aujourd'hui, je risque moins de somnoler : Brésil-Ghana se joue à 17h et quelque chose me dit qu'on verra plus de jeu que dans la nocturne d'hier. Et puis ce France-Espagne met en appétit. Peu importe le vainqueur, je veux du jeu et du beau s'il vous plait. Depuis le France-Angleterre du CEN'04 les Bleus n'ont pas eu de gros match à livrer et la relève doit se préparer aux chocs à venir (l'Italie et l'Ukraine, plus probablement en qualifs CEN'08 qu'en CM'06).

PS (à l'attention de Franz Beckenbauer) : tu imites vachement bien Armani en tribunes mon vieux, mais pendant ce temps-là ton carrosse tend à redevenir citrouille : les billards des premiers matchs se sont transformés en champs de Kartoffel, l'arbitrage exemplaire des premiers matchs en caricature de patronnage et le "look & feel" Mundial 1986 en remake du Mundiale 1990...

---
Bons points : Ludovic Magnin (SUI - un Ron Perlman à crampons moins glamour que Beckham mais nettement plus en jambes) - Gianluca Zambrotta (ITA - imperial) - Scott Chipperfield (AUS - bourrin certes, mais jusqu'au bout de ses actions) - Olexsandr Shovkovsky (UKR - moins pour sa séance de tirs aux buts que pour son match sans reproche - lui)

footlog archives 
(NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)
Original: L'Ukraine jusqu'au bout de l'ennui (20060627)

Huitièmes - Tous les résultats (2006)

AFP - Agence Fausse Presse - le 24/06/2006

L'Allemagne aura la lourde tâche d'affronter l'Argentine en quarts, où la France retrouve le Brésil, Italie - Suisse et Angleterre - Pays Bas complètant un tableau nécessairement relevé. Les résultats des huitièmes :

DEU-SVE 3-0
ARG-MEX 1-0
ITA-AUS 1-0
SUI-UKR 2-0
ENG-ECU 2-1 ap
POR-NED 1-2
BRA-GHA 2-0
ESP-FRA 1-1 ap (3-4 tab)


... mais j'espère mieux du Ghana. Jettons-nous à l'eau pour la suite...

DEU-ARG 2-0
ITA-SUI 1-0
ENG-NED 0-0 ap (3-2 tab)
BRA-FRA 3-0


... prolongeons sur les demis...

DEU-ITA 2-0
ENG-BRA 1-0


... avec comme touches finales :

DEU-ENG 3-1
ITA-BRA 4-2


Pas très excitant... je conserve néanmoins mes impressions de la fin de l'année dernière : l'Argentine sera la meilleure équipe de cette Coupe du Monde et le vainqueur sera Européen. Si ce n'est l'Italie, mon favori à l'époque (cf "Exclusif - les palmarès 2006" - 20051225), ce sera probablement l'Allemagne ou les Pays-Bas - tout sauf les Anglais !


footlog archives (NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)
Original: Huitièmes - Tous les résultats (20060624)

20171130

Guadalajara 10 ans après... et Mexico alors ? (2006)

D'ici quelques mois ça va pas louper on va nous bassiner avec le dixième anniversaire du mythique France -  Brésil de Guadalajara.

Les Français retiennent de ce beau match le suspense et la victoire, mais oublient bien vite le caractère injuste de cette victoire : les Auriverde méritaient de passer en demis pour aller sans nul doute terrasser la Manschaft - pas se faire piteusement détruire par la Brehme-Briegel GmbH.


La présence des bleus en demis repose sur une heureuse combinaison de surdoués éclopés (Platini sur une jambe, Giresse sur un poumon) et de jeunes loups pleins d'envie (Ayache sur trois jambes, Fernandez sur trois poumons), avec une solide dose de chance.

Rappel des faits : une victoire sur le Canada par le plus petit score imaginable (le plus beau festival de vendanges de JPP sous le maillot bleu), un pénible nul arraché à une superbe équipe d'URSS et une belle victoire face à une Hongrie démobilisée. Avant LE chef d'oeuvre.


Car le match référence des bleus pendant la Coupe du Monde 1986 reste à mes yeux l'annihilation de la Squadra Azzura à Ciudad de Mexico.


Derrière un Altobelli en état de grâce, cette Italie affichait pourtant fière allure. Mais les Bleus allaient livrer le meilleur match défensif de leur histoire. Bien sûr, le carré magique (Platini, Giresse, Tigana, Fernandez) a contrôlé le jeu, mais je ne crois pas que les Barthez-Blanc-Dessailly-Thuram-Lizarazu aient un jour approché le match du pentagone Bats-Bossis-Battiston-Ayache-Amoros. Et si la paire Rocheteau-Stopyra paraît bien pâle à côté, elle a idéalement fonctionné : La Roche à l'origine des deux buts, Stop à la conclusion du second.


Quatre jours après, la France allait écarter de la course au titre un Brésil meilleur qu'elle sur un match, mais heureusement mille fois moins brillante que sa petite soeur de 1982. C'est pourquoi et sans le moindre chauvinisme, je pardonne plus volontiers à nos Bleus de Guadalajara qu'aux Azurri d'un certain Paolo Rossi...
 
footlog archives 
(NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)
Original: Guadalajara 10 ans après... et Mexico alors ? (20060117)

Park Chu-Young : le prince des Park (2005)

Les Bleus sont prévenus : l'intenable Park Ji-Sung constituera une redoutable menace pour leur défense. Ils seraient toutefois inspirés de négliger l'étoile montante de la K-League, Park Chu-Young. Le jeune avant-centre du FC Séoul et de la sélection a démarré sa carrière en trombe. Talent, culot, efficacité et régularité... à suivre.

Les Coréens, quant à eux, seront inspirés de ne pas prendre leur premier match contre le Togo à la légère (comme en 2002 AVANT France-Sénégal, je miserai pour le moment sur une victoire des Africains). Le sort du groupe G sera scellé dès le 13 juin : le vainqueur de Togo-Corée du Sud accompagnera la France en huitièmes et un match nul les condamnera tous les deux.


PS : à propos de la K-League et de son histoire.


footlog archives 
(NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)
Original: Park Chu-Young : le prince des Park (2005)

L'appel du 18 juin (2005)

Enfin un France-Corée du Sud en Coupe du Monde ! L'occasion de découvrir Leipzig et l'ex-DDR un peu moins superficiellement que de l'autre côté de l'ex-mur de Berlin (il sera néanmoins question de Brücke au Museum der Bildenden Künste - pour le contemporain, passer à la Galerie für Zeitgenössische Kunst).

Espérons que la France jouera un peu mieux qu'un "klein Paris" dans la cité de Schiller et que l'arbitre ne sortira pas traumatisé de sa visite de l'expo permanente "STASI - Macht und Banalität" au Runde Ecke.

Bon.

J'ajouterai, pour compléter cette wishlist de façon plus accessible aux cortex Rotheniens, espérons que les Coréens d'Europe ne termineront pas la saison sur les rotules : cette fois-ci, l'équipe nationale n'aura pas été protégée dans un cocon royal pour optimiser sa préparation de la compétition à la maison.

Et pour être totalement prosaïque, je dois trouver des places pour ce foutu match du 18 juin.

footlog archives (NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)
Original: L'appel du 18 juin (20051210)

20171129

Stade Terminal (2005)

A la différence de Zinédine, je ne reviendrai pas sur ma décision : désormais je n'accepterai plus la moindre sélection pour l'équipe de France de football. C'est dur à admettre, mais moins que le fait de ne jamais avoir été appelé.

Je le sais, je prive Raymond Domenech d'une option importante, mais à bientôt 38 ans mes jambes me trahissent de plus en plus souvent. Pas question d'infliger au public du Stade de France mes prestations pachydermo-cacochymesques du samedi matin sur le pré approximatif de Bagatelle.


Pourtant, en voyant 78.000 spectateurs et 13 millions de téléspectateurs retenir leur souffle avant un match décisif contre les redoutables Chypriotes, digne couronnement d'un groupe de la mort comprenant également les Iles Feroe, Israel, la Confédération Helvétique et l'Eire... En voyant Djibril Cissé s'ecrimer en vain à battre mon record d'enchaînements de caguades...
 

Mais non. Mon unique sélection demeurera ce France - Pays Bas de décembre 1989 en Jakarta International Soccer League (2 partout, ouverture du score par votre serviteur à la 8e devant une centaine de visiteurs du Ragunan Zoo).
 
Je n'accompagnerai donc pas les Bleus dans leur Choucroute Party de l'an prochain. Et cette fois-ci, je ne prendrai même pas le même avion qu'eux pour rentrer à CDG2 à la fin du premier tour (ils iront jusqu'en quarts - voire en demis s'ils tiennent la bière). On a sa fierté.


footlog archives
(NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)
Original: Stade Terminal - 2005.10.25

20071011

Références - les seigneurs

- Loïc Amisse (162 cm de generosité)
- Safet Susic (précieux mais jamais ridicule)
- Thierry Henry (il se fait plaisir et c'est contagieux)
- Raymond Kopa (je l'ai vu jouer 2 fois passée la soixantaine... je n'ose imaginer autour des 25-32)

- Michel Platini (= Deschamps + Zidane + Trezeguet = le meneur + le créateur + le finisseur)
- Arsène Wenger (le manager au sens noble)
- Marco van Basten (le premier avant centre moderne)
- Jurgen Klinsmann (desole
Pierrot, le QI d'un footballeur peut depasser la temperature anale)
- le Bresil 1982 (dis, Mr Paolo Rossi, ta suspension tu pouvais pas la faire un peu plus longue ?)
- les Bleus (de 86 contre l'Italie pour la defense, de 84 contre la Belgique pour le milieu, de l'Euro 00 pour l'attaque)
- ...