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20190113

Lyon trop beau, Lille trop beau, Shanghai trop beau (2011)

La qualification miracle de l'OL en Champions League a fait couler beaucoup d'encre: entre l'effondrement spectaculaire de Zagreb sur sa pelouse (de 1-0 à 1-7 en moins de temps que Bafé Gomis met à traverser le terrain), les deux buts refusés à l'Ajax au Real, et le comportement très "low profile" d'Aulas après le match, ça sentait gros les paris clandestins en Asie du Sud-Est. Mais l'UEFA, pourtant très concernée par le sujet, n'a pas décelé d'embrouille. Accordons donc à ce joli monde le bénéfice du doute. A Dieu Vata, dirait Tapie.

Quoi qu'il en soit, cette année, ce Lyon a du chien. Tout le merite en revient à Rémi Garde, technicien d'autant plus remarquable qu'il réussit à faire évoluer sportivement le club sans froisser l'égo de Bernard Lacombe - un exploit il est vrai plus facile que le passage Anigo pour la locomotive Deschamps.

Rudi Garcia n'a pas ce genre de soucis à Lille, un club où des caractères comme Vahid Halilhozic ou Claude Puel ont pu faire de belles choses sans qu'on leur mette des bâtons dans les roues (Rudi, le jour où tu veux perdre le Nord, regarde bien où tu mets les pieds après). Le LOSC retrouvera probablement la CL la saison prochaine. Peut-être sans Joe Cole (quel retourné dimanche!), peut-ête sans Moussa Sow (encore une jolie passe décisive), peut-être sans Eden Hazard (et donc avec Ryad Boudebouz?)... et peut-être même sans Garcia, mais alors il ne sera pas difficile de convaincre un autre entraîneur de talent et exigeant.

Pour convaincre Nicolas Anelka de signer à Shanghai, comme avant lui David Trézéguet à Baniyas (en attendant un prochain port d'attache), il suffit d'aligner les zéros. Thierry Henry n'est pas parti à New York pour des cacahuètes, mais la destination colle au bonhomme, et c'est pour la bonne cause. Et histoire de compléter l'éclatement international de la bande de l'Euro 2000, j'attends toujours Sylvain Wiltord à Séoul.

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Original: "Lyon trop beau, Lille trop beau, Shanghai trop beau" (20111213)

20190112

Blanc en Bleu de chauffe (pour les Reds ?), Aulas au balcon (2009)

footlog 2009 - Depuis 2006 la cause semblait entendue : La Dèche allait étoffer son palmarès à la Juve le temps que Ray Sugar Domenech termine son mandat, puis prendre le relais en douceur. Laurent Blanc ? Trop tendre, pas fait ses preuves, tout juste utilisé pour renforcer l'illusion de débat autour de la succession de Santini... Peut être à horizon 2012-2014...? 

Trois ans après, la donne a changé :

  • Tonton Raymond nous la joue Tatie Danielle avec le soutien d'une Fédération Française de Fantoches de plus en plus ridicule
  • DD a perdu une partie de son éclat, enchaînant une sortie en queue de poisson de Turin, un congé sabbatique un peu long, et une replongée dans l'enfer marseillais pour le moment mi-fugue mi-raisin. L'échec en Champions League peut néanmoins se gommer en cas de triomphe national ou en Europa League.
  • Le Président est plus que jamais présidentiable, et figure désormais en tête de liste à la fois pour la Sélection et pour la succession de Sir Alex Ferguson à Manchester United.
Bien sûr, Lolo n'est pas du style à courir le cachet. Mais franchement, à sa place, j'éviterais pour le moment le marigot des Bleus. Même avec une primes de qualif' à 800.000 euros. Et même si les Reds sont financièrement dans le Rouge. Blanc peut signer où il veut quand il veut pour le montant qu'il veut. Il signera pour un véritable projet sportif, que la FFF est aujourd'hui incapable de garantir.

Domenech ? Ce n'est pas lui le coeur du problème - et qui sait, ce grand comédien peut toujours partir sur un coup de théatre tonitruant (une victoire en Coupe du Monde à l'insu de son plein gré ?). Non, avant toute chose, il est grand temps que la bande d'amateurs au "pouvoir" prenne la poudre d'Escalettes et laisse la place à de vrais pros, c'est à dire de vrais amateurs. De football.

... et donc certainement pas à Jean-Michel Aulas, qui vient de faire acte de candidature à la reprise en main du navire bleu. Le cas typique du syndrôme Claude Bez : l'hyper-président de club reconverti sauveur de la nation après avoir flingué un hypo-président de Fed totalement largué.

20 ans après, la France revient donc à la case départ.

Petite différence : elle a depuis gagné une Coupe du Monde et participera même à la prochaine, avec des joueurs que tous les grands clubs s'arrachent.

La situation est donc gravissime, mais pas désespérée.

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Original: "Blanc en Bleu de chauffe (pour les Reds ?), Aulas au balcon" (20091211)

20190111

Aulas O Desespoir (2009)

L'OL a encore loupé le coche et Aulas a encore pris la mouche. 

Si Lyon n'a pas à rougir de cette élimination contre un grand Barcelone, JMA devrait commencer à se poser des questions sur sa propre façon de fonctionner : mon ambition n'est-elle pas contre-productive pour le collectif ?

Fait significatif : c'est depuis que toute sa saison s'articule sur le seul objectif de passer des tours à élimination directe en C1 que le club cale. La cotation en bourse ? Un facteur aggravant tout au plus.
Aulas semble vraiment arrivé aux limites de son modèle. Après avoir fait le vide autour de son club en France, son groupe a accumulé trop de triomphes nationaux et trop de deceptions internationales.

Regardez-le faire des bonds de cabri en hurlant l'Europe, l'Europe, l'Europe, écoutez-le essayer sans aucun scrupule de reveiller la concurrence qu'il a lui-même castrée, sentez-le s'inventer de nouvelles frontieres plus accueillantes au-delà de l'Europe.

Jean-Michel Aulas a raison : le dirigeant de club investissant pour bâtir un nouveau stade ou retenir Karim Benzema est dans le vrai.

Jean-Michel Aulas a tort : l'omniprésident étouffe son propre club en montant au créneau à tout bout de champ. Il est légitime face à la Ligue, face aux politiques, face aux arbitres, face aux joueurs, face aux actionnaires... mais il ne peut plus défendre en même temps tous les intérêts. Trop d'Aulas finit par tuer Aulas.

C'est peut-être le moment de prendre du recul a un niveau ou a un autre. De se faire désirer, qui sait ?
Se faire désirer plus que se faire envier, c'est peut-être ce qui manque à ce grand dirigeant comme à ce grand club.

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Original: "Aulas O Desespoir" (20090317)

20190109

OL Academy (2008)

La dernière folie de Dubaï : recréer un quartier entier à l'image de Lyon sur 700 hectares de désert. 

Lyon-Dubaï City sortira de terre d'ici quatre ans. Un défi architectural (et l'Emirat en connaît un rayon en la matière), mais aussi gastronomique et footballistique : Bocuse et Benzema seront en effet mobilisés à travers une école culinaire et un centre de formation baptisé OL Academy où 90 stagiaires de la région (a priori plutôt issus de la masse des immigrés bâtisseurs que de la jeunesse dorée des rares locaux à bénéficier de la nationalité émiratie) bénéficieront du savoir faire lyonnais entre fromage et désert.

Egalement au programme : des cours de "spiritualité".

Rien de religieux à tout celà, se défend Jean-Michel Aulas. L'OL ne fait que se plier à une condition bien bénigne de ses généreux sponsors. Et compte bien répliquer cette nouvelle pompe à cash dans d'autres contrées.

Je lui suggère la Corée du Sud, où son ami le Révérend Moon sera ravi de lui construire une OL Academy moyennant quelques cours de spiritualité.

Tom Cruise envisagerait déjà une OL Academy à Beverly Hills, avec un module de scientologie intégrée.

De son côté, Benoît XVI veut redorer le blason de l'équipe nationale du Vatican et améliorer le niveau de la Clericus Cup pour concurrencer la trop laïque Champions League. Le Pape réfléchit à la façon avec laquelle il pourrait caser le centre dans ses 440 m2, quitte à créer une mezzanine à Saint Pierre.

Problème : ce qui était encore envisageable il y a quelques semaines n'est plus possible depuis que le PSG a tapissé toute la cathédrale de cierges votifs à Saint Germain, patron des causes désespérées.

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Original: "OL Academy" (20080503)

20181128

Exclusif - les palmarès 2008 (2007)

Les grands gagnants de 2008 sont sans conteste les bookmakers ayant misé sur les surprenants vainqueurs de l'année. Aucune fraude n'a cependant été débusquée à ce jour, à part bien sûr l'évidente combine autour de l'invraisemblable victoire du PSG sur son terrain face à Amiens en seizièmes de finale de la Coupe de la Ligue.

La plus grosse surprise est pourtant venue d'un récidiviste, le Danemark remportant la Coupe d'Europe des Nations après avoir remplacé au pied levé la Serbie (forfait suite à l'affiliation de la Fédération Kosovare de Football à l'UEFA et la FIFA). Non contents d'éliminer les meilleures équipes du tournoi (Allemagne et Espagne), les Danois ont une fois de plus écarté les Français dès le premier tour, scellant le sort de Raymond Domenech.
Ce dernier s'est vite consolé avec les ventes de son tube "Plus près des étoiles" en duo avec Françoise Hardy. Désormais animateur vedette de la Foot Ac' au chateau de Clairefontaine, Domenech surveille de près le travail de son successeur à la tête des Bleus. 

Et pour le moment, Didier Deschamps réalise un sans faute dans les qualifications à la Coupe du Monde 2010.

Le second gros coup de tonnerre est survenu en fin d'année : premier français à rafler le Ballon d'Or depuis Zidane au siècle dernier, Larbi ben Zarek n'avait connu sa première titularisation en Ligue 1 que huit mois plus tôt, à l'occasion du choc contre l'OM et la veille de ses treize ans. Le nouvel espoir du football français s'avère le seul rescapé du centre de formation de l'OL suite à l'OPA d'Arsenal. 

"C'est une année faste pour le club", a triomphé Jean-Michel Aulas dans un large sourire. "Avec Larbi et notre nouveau partenaire pour le naming du grand stade lyonnais, l'avenir s'annonce radieux. Nous sommes confiants dans notre capacité à retenir notre jeune star et à développer des partenariats durables en synergie avec la future Enron Arena".

Riche d'un 7e titre consécutif, le club rhodanien se taille la part du Lyon dans le nouveau gateau des droits TV. L'appel d'offres de la LFP aura été remporté de haute lutte par l'ORTF, ressuscitée pour l'occasion afin d'optimiser les chances de succès. Un succès pas partagé par tout le monde : la remise sur le marché du travail des consultants Canal+ a provoqué une hausse d'un point du taux de chômage au printemps.

"Avec cette manne, je pourrai peut-être financer le retour de Sammy Traoré", se satisfait José Mourinho. "Son jeu de tête nous sera précieux pour la Coupe de l'UEFA". Le nouvel entraîneur du PSG peut remercier l'ORTF, mais aussi Michel Platini pour avoir ouvert la C3 aux 20 premiers de chaque championnat.

NDLR : vous l'avez compris, cette fois-ci, pas de scoops comme la victoire de l'Italie en Coupe du Monde, le record de Ronaldo ou le Ballon d'Or de Kaka - cf épisodes précédents : "Exclusif : les palmarès 2006 " (20051225) et "Exclusif : les palmarès 2007 " (20061226)

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Original: Exclusif - les palmarès 2008 (20071207)

Appel d'offres LFP - massacre à la tronçonneuse ? (2007)

Frédéric Thiriez se lisse la moustache. Il donne ce vendredi le coup d'envoi d'un nouvel appel d'offres pour les droits 2008-2012 de sa chère Ligue.

Le président de la LFP en attend au moins 750 M d'euros par saison et Aulas vise les 900. Les droits du magazine dominical (24 M pour France Télévisions) n'exploseront pas. Les droits mobiles (30 M pour Orange) peuvent sensiblement évoluer, mais l'essentiel continuera à provenir des exclusivités détenues aujourd'hui par Canal+. Or ce dernier prétend ne pas vouloir dépenser autant qu'aujourd'hui, c'est à dire 600 M par an.

En réalité et compte tenu de la progressivité du contrat précédent, la saison 2007-2008 coûte déjà 660 M à la chaîne cryptée. Avec le tarif de base a 31 euros en reference, cela représente moins de 20% de sa base de clients. Et le coeur de cible s'avère encore plus restreint : compter par exemple 7 euros par mois pour l'option Foot+, 34 pour CanalSat... combien pour des abonnements collectifs (une rente de situation avec les bars et autres diffuseurs de proximité, à la fois gourmands en Foot+ / pay per view et excellents prescripteurs) ?

Si l'on raisonne sur la pénétration actuelle de Canal+ au niveau national et en comparant avec d'autres acteurs internationaux, on peut penser que le plein n'est pas loin d'être fait. Mais la moitié de la France reste à convertir au haut débit et ce nouveau contrat portant sur 4 ans au lieu de 3 assure la transition vers la TV 100% numérique. La convergence est enfin là, les offres de triple-play, quad-play (et plus si affinité) se banalisent, les nouveaux accès se multiplient...

Au-delà de la part de marché il en va de la "part de client" et du prix que les clients seront prêts à payer pour une offre soudain moins différenciante. Canal ne pourra décemment pas maintenir des tarifs aussi élevés par rapport aux offres multiaccès du marché. Non seulement il perdra des clients mais il devra sérieusement rogner sur sa marge et cela sur ses clients les plus fidèles... pas idéal quand on s'apprête à élargir sa base avec des offres plus low cost dans un environnement plus qu'incertain. Pour compléter le tableau : la perte de la mainmise sur le foot serait désastreuse en terme d'image ; un message inquiétant pour ceux qui resteraient malgré tout.

Au moment - clef où une nouvelle concurrence émerge, Canal+ a d'un côté l’occasion de verrouiller durablement le marché (et d'enfoncer pour de bon TF1 avant sa revente) et de l'autre le risque de renforcer un petit groupe de poursuivants. A bon prix (environ 2 millions d'euros par jour), le leader sécurise son parc au meilleur moment et conserve les ressources nécessaires pour lutter sur d'autres fronts plus diffus (cf droits cinéma éclatés sur un plus grand nombre d'acteurs). L'histoire récente prouve que Canal peut se permettre de lâcher quelques blockbusters chaque année et réduire l'attractivité de son offre cinéma sans remettre en cause son leadership.

Frédéric Thiriez a massacré son bébé à la tronçonneuse pour optimiser les recettes. Tous les lots ne partiront pas comme des petits pains mais quelque chose me dit que quand bien même Canal+ venait à abandonner l'ambition de l'exclusivité, la chaîne cryptée déboursera plus demain qu'aujourd'hui...

Et le sport dans tout cela ? La manne du contrat précédent a tout juste suffi à ralentir la fuite des plus jeunes cerveaux et à assainir les comptes des clubs pros. Il sera exigé de ces derniers un effort plus conséquent pour mériter leur salaire : proposer un jeu du plus haut niveau au plus grand public, faire venir les familles dans des stades adaptés au  XXIe siècle*... mais sans vider les terrains de leurs joueurs du dimanche** et renvoyer le football français à l'âge de pierre.

En Anglais, "age de pierre" se dit "stone age". En football, on parle également de "Croatian syndrom".

* avec ou sans l'organisation de l'Euro 2016
** le grand enjeu des nouveaux horaires


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Original: Appel d'offres LFP - massacre à la tronçonneuse ? (20071129)

20 ans après (20070922)

J'avais suivi avec intérêt la première Coupe du Monde de Rugby en 1987, vibrant au petit matin aux coups de génie de Blanco et Sella et sacrifiant même un oral hyper important à regarder une finale perdue d'avance dans un stade champêtre zébré par les mouettes (heureusement l'examinateur avait lui aussi les valises sous les yeux et le regard hagard du vaincu). 

Je me souviens de ces discussions avec des amis rugueudeubeux totalement désintéressés par l'événement avant qu'il ne commence : ne comprenez-vous pas que cela va devenir la principale compétition, que votre sport ne sera plus jamais le même ? que le Tournoi des 5 Nations est mort, voué à n'être qu'un galop d'entraînement de prestige à côté des compétitions européennes et mondiales qui se dessinent ?

Le rugby est devenu professionnel, et ses joueurs pros ont désormais cette profondeur d'analyse que l'on croyait réservée à leurs collègues manchots - ce ne sont plus des étudiants et des hommes pratiquant pour le plaisir, mais des machines à gagner diététisées, bodybuildées et - dans l'hémisphère sud au moins - créatinées. Les transferts ne se concluent plus autour d'une bonne table mais dans les cabinets d'avocats. Les plus belles affiches interclubs opposent le Stade Français au Stade Toulousain ou au Biarritz Olympique.

C'était il y a vingt ans. Le plus grand joueur français de tous les temps venait de partir en retraîte, Jean-Michel Aulas de prendre les rênes de l'OL en D2, et Bernard Zénier de battre le record d'après-guerre du plus petit nombre de buts pour un pichichi. Un prometteur milieu offensif nommé Laurent Blanc marquait autant de buts dans la saison (18), mais pour terminer 3e meilleur buteur de D2.

En vingt ans, le rugby a changé d'ère, et le foot français a accroché une belle étoile à son maillot. Tout reste cependant à construire.

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Original: 20 ans après (20070922)

Aulas préfère OL Land a Cegidolène (2007)

A 68 ans, Guy Roux rechausse les crampons et revisse le bonnet, toujours prêt à travailler plus pour gagner plus de Coupes de France (et plus si affinités).

A 59 ans, Jean-Michel Aulas anticipe sa retraîte professionnelle : le fondateur de la Cegid s'apprête à céder sa participation (20.09% via ICMI) dans la société de progiciels. Apax Partners et Eurazeo sont également vendeurs, les acheteurs potentiels se trouvant a priori parmi les concurrents type Sage ou des investisseurs type private equities. Avec près de la moitié des parts à eux trois, les vendeurs obligent l'acheteur à lancer une OPA tout en empêchant un concurrent de le menacer - quoiqu'en dise le communiqué officiel, l'avenir de l'entreprise compte moins que l'optimisation de la culbute.

Officiellement, la Cegid doit changer de dimension pour réussir au niveau européen et ça tombe bien, l'OL aussi. Mais le projet OL Land excite beaucoup plus JMA que la gestion d'un spécialiste de la gestion. Et il va falloir la jouer fine : l'année de ses 60 ans est marqué par une autre compétition, potentiellement plus serrée que la conquête d'un 7e titre d'affilée ; les municipales à Lyon.

Quelque chose me dit qu'on va voir plus de Lacombe à l'OL et plus d'Aulas dans les couloirs feutrés des assemblées.

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Original: Aulas préfère OL Land a Cegidolène (20070712)

Une fin de Lyon (2007)

Alain Perrin a beaucoup d'ambition. De talent, aussi, mais c'est secondaire ; cet entraîneur ne recherche pas le pouvoir ni la reconnaissance de ses pairs : seul le statut compte. Et le statut se mesure à la coupe du costume, à la marque que vous portez, à la voiture que vous conduisez.
Alain Perrin aura bientôt la Ferrari dont il rêvait, la responsabilité de la marque OL, et le costume de Gérard Houiller... la peau, il n'a même pas eu besoin de l'avoir, le coach l'a déposée de lui-même en sortant. Avec honnêteté : alors que le club doit amorcer un nouveau cycle, autant que l'entraîneur soit en phase et confiant pour travailler dans la durée. Avec une jolie larme à l'oeil aussi, pendant la communion célébrant le premier but de Florent Malouda samedi dernier.

Le pouvoir restera donc, comme toujours, dans les mains de JMA et Bernard Lacombe. Et Perrin jouera comme toujours le rôle de la doublure dans leur dîner de cons. C'est sympa au cinéma... mais Grégory Coupet eût plus volontiers remis le couvert pour un Deschamps et pourrait bien partir voir un peu de pays. Et il ne sera pas le seul.

J'avais attendu une fin de cycle pour la saison 2006-2007 et quelque part, la rupture est survenue après l'élimination romaine. Mais même s'il venait à perdre le quart de ses stars, l'Olympique Lyonnais resterait de toute façon le favori du prochain championnat. Dans le jeu des sept erreurs, les historiens s'amuseront à relever la différence entre les éditions victorieuses des années 2000 : ici, 3 points de plus au classement, là une coiffure plus fantaisiste de Sidney Govou...

Les amateurs d'émotions vraies retiendront le visage radieux des supporters sochaliens, si heureux après leur victoire en Coupe et cela en toute simplicité et sans la moindre arrogance. On comprend que Perrin ait eu envie de partir.

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Original: Une fin de Lyon (20070528)

20180207

OL : la bourse ou la vie ? (20060824)

Jean-Michel Aulas revient à la charge pour placer son club en bourse et cette fois-ci, il pourrait bien aboutir avec la bénédiction de Bruxelles. Grâce à son équipe de coiffeurs (au sens littéral du terme), l'OL pense même afficher 50% de son chiffre d'affaires en-dehors du domaine sportif d'ici 2008-2009, soit deux fois le minimum requis. Je me demande sur quel marché il aurait le plus valeur à être côté : si la place de Paris parait bien petite, "Euronext" sonne bien avec ses ambitions sportives...


Sur le fond, Aulas semble toutefois privilégier la marque à l'objet sportif, et viser plus clairement le modèle économique du Bayern de Munich ou de Manchester United que de celui du Real de Madrid ou de la Juventus. Aujourd'hui seul maître à bord après Dieu et ses poteaux carrés mais devant Pedretti et ses pieds carrés, JMA consent à soumettre son club à une pression financière externe. Or tous les actionnaires ne seront pas des supporters et la plupart exigeront des résultats financiers avant des résultats sportifs ; soit à travers une plus value dans le cadre de la revente de leurs actions, soit à travers un dividende versé dans le cadre d'éventuels bénéfices. Lyon devra séduire durablement en surperformant l'inflation... alors qu'il entre en bourse pour parer à l'inflation des salaires de joueurs.


Car dans le fond cette levée de capitaux ne sert qu'à compenser une distorsion fiscale vis à vis de nos principaux voisins. Lyon la joue en solo pour devenir plus compétitif au niveau européen, au risque d'écraser encore plus son marché national. Il serait plus productif d'élever globalement le niveau du championnat en réduisant la fracture financière pour tous ses acteurs, par exemple en autorisant les contrats d'image.

Si l'OL atteignait son graal financier sans que la situation n'évolue pour les autres clubs, le football français pourrait bien perdre tout intérêt, au propre comme au figuré.

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Original: OL : la bourse ou la vie ? (20060824)