On nous oppose la libre circulation et la libre concurrence, je réponds que la liberté de circulation n'est pas en cause, que le système actuel fausse la concurrence, et qu'il détruit des écosystèmes culturels et économiques.
Enfin, à l'heure où l'on redécouvre à grands frais les limites du capitalisme sauvage, il me semble décalé de pousser le Ricardisme à l'extrême (je ne parle pas de Ricardo, le coach de Monaco mais de David Ricardo, l'économiste) :
- L'"avantage comparatif" de la France serait de fournir aux championnats
les plus riches de jeunes pousses bien formées à bon prix, et de
qualifier plus régulièrement son équipe nationale en phases finales de
grandes compétitions pour avoir l'honneur de servir de sparring partners
à de plus grandes nations de football.
- L'"avantage comparatif"
de l'Angleterre serait d'attirer en Bling Bling League les
pétro-dollars de Russie et de Moyen-Orient, de renvoyer les chêvres
brouter des pâturages moins verts et plus continentaux, et surtout de ne
pas avoir à s'en remettre à un astrologue pour composer son équipe
nationale.
- L'"avantage comparatif" de la Côte d'Ivoire serait de voir ses meilleurs éléments à la une des magazines mondiaux vanter les mérites d'inaccessibles articles de sports Européens fabriqués par des enfants Pakistanais.
Même aux Etats-Unis, antre du libéralisme forcené, des règles comme le salary cap assurent une forme de concurrence équitable entre les équipes et une certaine forme d'équité. Pourquoi le foot européen irait-il encore plus loin alors qu'il ne se fonde pas sur un système de franchises mais sur des clubs ancrés dans des bassins régionaux et culturels, et sur une architecture hautement complexe faisant cohabiter des compétitions nationales à plusieurs niveaux avec relégations et promotions d'une part, des compétitions internationales de clubs dont la participation se détermine en fonction des compétitions nationales et des éditions passées d'autre part, et sur un troisième plan des compétitions internationales opposant des nations entre elles.
Sans nécessairement citer l'exception culturelle, l'Europe soutient des initiatives luttant contre la désertification de régions entières ou la fracture numérique... au non de quelle règle ses pères fondateurs soutiendraient-ils une règlementation qui renforcerait les inégalités ou le sentiment de citoyenneté de seconde zone (je parle du supporter autant que du joueur) ?
footlog archives
(NOUVEAU : suivez footlog sur Twitter @footlogbis)
Original: "6+5" (20081202)
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